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Le gouvernement Prodi tiendra-t-il la route ?

Aude Gensbittel19 mai 2006

Les journaux allemands s’intéressent aujourd’hui au nouveau gouvernement italien. Le président du Conseil, Romano Prodi, a présenté hier devant le Sénat le programme de son équipe, en promettant de rompre avec les années Berlusconi, notamment en ce qui concerne la justice, l’économie et la politique étrangère. Des vœux de bonne volonté salués par la presse allemande, qui souligne toutefois la fragilité de l’Union de la gauche.

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Romano Prodi a présenté son gouvernement le 17 mai
Romano Prodi a présenté son gouvernement le 17 maiImage : AP

Son gouvernement tiendra cinq ans, c’est ce qu’a annoncé Romano Prodi lors de l’investiture de son cabinet, écrit la Tageszeitung. Compte tenu de sa majorité très mince et très mélangée, c’est une promesse bien audacieuse. Au cours des dernières années, un seul a su faire preuve de durée : Silvio Berlusconi, qui après sa victoire en 2001 est réellement resté en place toute une période législative. Et qui a utilisé ses cinq années pour « berlusconiser » le pays, avec des lois sur la justice et les médias selon ses besoins, mais aussi avec sa politique fiscale, sur le travail et l’éducation. Il faudra bien le même délai pour remettre de l’ordre, poursuit le quotidien. Mais pour cela, le nouveau gouvernement n’aura pas seulement besoin de temps, il lui faudra aussi de la force et de la volonté.

La Berliner Zeitung revient sur le discours qu’a prononcé le nouveau président du Conseil devant le Sénat pour présenter le programme de son gouvernement. Romano Prodi a rompu avec tout ce qui a marqué les cinq dernières années : fini la présence en Irak. Fini la discrimination des immigrés. Fini la « furbizia », la filouterie érigée en subculture. Fini l’enrichissement, la magouille et le mélange des intérêts. Sans nommer une seule fois Silvio Belusconi et sans répondre aux interpellations venues des rangs de la droite, il a dépeint un tableau précis des mœurs politiques italiennes. Jamais quelqu’un d’un si haut rang n’avait fait cela, une sorte d’autocritique collective.

Romano Prodi a formé un gouvernement équilibré, estime la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Il s’est assuré l’appui des hommes politiques de gauche les plus expérimentés, ainsi aucun d’entre eux ne risque de lui tirer dans le dos par vanité blessée. Le vrai risque pour Prodi, poursuit la FAZ, c’est que chacun de ses neuf partis de coalition est fermement décidé, après la victoire électorale de « l’union » de la gauche, à faire ressortir son propre profil : les démocrates de gauche contre les centristes de la Margherita, les anciens et les nouveaux communistes, les socialistes et les radicaux, les démocrates chrétiens et les Verts, qui cherchent tous à se démarquer les uns des autres.