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Le G8, un grand spectacle

Anne Le Touzé6 juin 2007

Le sommet du G8 qui s’ouvre ce soir à Heiligendamm, en Allemagne, fait bien sûr la Une de tous les journaux allemands. Certains éditorialistes commentent tout d’abord le combat de coqs entre les présidents américain et russe autour du projet de bouclier anti-missile.

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De l'autre côté de la barrière, les altermondialistes parodient les membres du G8, qui se mettent eux-mêmes en scène.
De l'autre côté de la barrière, les altermondialistes parodient les membres du G8, qui se mettent eux-mêmes en scène.Image : AP

En effet, écrit la Frankfurter Allgemeine Zeitung, le grand spectacle du G8 est une occasion rêvée pour les chefs d’Etat d’impressionner le public. Vladimir Poutine et George Bush n’ont pas attendu le sommet pour camper leurs personnages. L’un en chef de Guerre froide réincarné qui diabolise les Etats-Unis et l’autre, habile, qui mise sur l’offensive de charme pour garder ses alliés européens.

Selon la Westdeutsche Allgemeine Zeitung, il est clair que les paroles fortes de Vladimir Poutine font partie d’une tactique, tout comme d’ailleurs la découverte soudaine des problèmes climatiques par George Bush une semaine avant le sommet.

La Neue Presse de Hanovre souligne elle aussi le côté théâtral de la rencontre. Cette mise en scène a une fonction : rappeler qui dirige le monde. Pour le journal, il est certes absurde d’accuser les chefs d’Etat et de gouvernement de ne rien vouloir changer, mais il est vrai que ce genre de rencontres aboutit rarement à des résultats…

Même scepticisme dans Die Welt : comme lors des derniers sommets, les Grands du G8 ont fixé tous les problèmes du monde à l’ordre du jour. Or, personne n’est en mesure de discuter raisonnablement d’autant de sujets en si peu de temps. Par conséquent, il n’y a rien à attendre de ce sommet, hormis quelques déclarations de « responsabilité collective » face au défi climatique.

Une raison pour la tageszeitung d’exiger que l’on cesse l’hypocrisie. Le journal plaide pour une dissolution pure et simple de « l’entreprise G8 ». Il existe déjà une institution chargée de régler les problèmes du monde : l’Onu à New York. Le prétexte selon lequel le G8 est la réponse aux difficultés de décision de l’organisation n’est pas valable puisque ce sont généralement les mêmes qui bloquent les décisions au G8 comme à l’Onu. Pour la taz, donc, il n’y pas d’alternative aux Nations Unies, d’autant plus qu’elles, au moins, laissent un minimum de parole à des pays qui n’y ont pas droit à Heiligendamm.