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Un député allemand espère une médiation de l'UA au Zimbabwe

16 novembre 2017

Interview avec le député de la gauche allemande (Die Linke) Stefan Liebich. Il réclame une médiation de l'Union africaine ou de la SADC au Zimbabwe. Et que l'Allemagne conditionne son aide au pays.

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MdB Stefan LIEBICH (Die Linke)
Image : Ben Gross

Interview Stefan Liebich (Linke) zu Simbabwe - MP3-Stereo

Stefan Liebich (Die Linke)  faisait partie dans le Bundestag sortant de la Commission de politique étrangère. Celui-ci réclame une médiation de l'Union africaine ou de la SADC au Zimbabwe. Et que l'Allemagne conditionne son aide au pays pour favoriser l'alternance démocratique. Ecoutez l'entretien en allemand en cliquant sur la photo ci-dessus. Ci-dessous, la traduction en français:

 

Deutsche Welle : Sur Twitter vous avez écrit : „Le temps du changement a déjà sonné depuis longtemps. Que vouliez-vous dire par là?
 

Stefan Liebich : Robert Mugabe est depuis très, très longtemps au pouvoir et, quels que soient ses mérites durant la lutte pour la libération du Zimbabwe, il est grand temps de passer à une alternance démocratique. Il est au pouvoir depuis tellement longtemps, il a réprimé l'opposition de façon très brutale, il emploie des moyens très discutables dans le pays, et c'est pourquoi je pense qu'il est temps de changer, mais pas par le biais d'un putsch militaire.


Deutsche Welle : Par quel autre moyen ?


Stefan Liebich : Ce qui est nécessaire, c'est une alternance démocratique. Le Zimbabwe est un pays démocratique, il y existe plusieurs partis politiques et plusieurs candidats. Par le passé, les élections démocratiques ont été réprimées notamment par la ZANU-PF [parti de Robert Mugabe, NDLR]. La tentative de l'occident de faire pression par des sanctions économiques a échoué. Là, on assiste à un bras de fer pour le pouvoir au sein de la ZANU-PF, ce n'est pas démocratique. Donc je pense qu'il faut une intervention extérieure. Elle pourrait venir de l'Union africaine  ou de la SADC , mais il faut agir maintenant.
 

Deutsche Welle : Qu'attendez-vous de l'UA ou de la SADC? Quelle médiation serait possible selon vous?


Stefan Liebich : L'Union africaine comme la SADC reconnaît – au moins sur le papier, même si elles ne s'y tiennent pas toujours – la nécessité du caractère démocratique de l'alternance politique. C'est-à-dire que cela ne doit pas se faire par les armes. Donc la première chose est que le pouvoir ne peut pas rester entre les mains des militaires. Dans un deuxième temps, il faudrait convoquer le plus rapidement possible des élections pour lesquelles il serait souhaitable que ni Robert Mugabe ni son épouse Grace ne soient candidats, parce que ces deux personnes empêchent l'alternance démocratique.

Zitattafel Alpha Condé Präsident der Afrikanischen Union

Deutsche Welle : La semaine dernière, le vice-président Emmerson Mnangagwa a été limogé et cela semble être la raison de ce coup de force au Zimbabwe. Selon vous, est-il possible de négocier malgré tout avec lui et de lui permettre d'accéder au pouvoir?


Stefan Liebich : Ce que nous souhaitons, c'est que l'armée ne dise pas « l'un d'entre nous a été limogé, alors nous renversons le pouvoir en place pour mettre l'un des nôtres à la place du président ». Ce que je souhaite, c'est que l'armée réclame des élections démocratiques. Pour l'instant, c'est ce qu'ils prétendent. Dans ce cas, l'ancien vice-président peut participer au processus électoral comme n'importe quel autre candidat. Mais il ne faut pas que l'on en renverse un pour le remplacer par un autre.


Deutsche Welle : Qu'attendez-vous de la part de l'Allemagne et de l'Union européenne?


Stefan Liebich : Tout d'abord, il y a une chose qu'il faut éviter: prendre de nouvelles sanctions économiques. C'est la dernière chose dont le Zimbabwe a besoin. Quand cela a été fait par le passé, cela ne l'a pas du tout aidé à avancer. En revanche, l'Allemagne est un des créanciers du Zimbabwe – le Zimbabwe a besoin de l'aide de nombreux partenaires internationaux pour se sortir de la crise qu'il traverse. On pourrait envisager de conditionner ce soutien à des exigences, par exemple celle d'une alternance démocratique. Cela serait possible et souhaitable.

Propos recueillis par Sandrine Blanchard