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Le dossier kurde inquiète toujours Ankara

Philippe Pognan5 octobre 2012

Si le risque d'un conflit entre la Turquie et la Syrie semble pour le moment écarté, le gouvernement à Ankara n'en a pas moins déployé des unités turques à la frontière entre les deux pays .

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Image : Reuters

Des militaires turcs ont été déployé notamment dans la région du village d'Akçakale, touché mercredi par des obus syriens qui y ont coûté la vie à cinq civils turcs. Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a réaffirmé que son pays n'avait "pas l'intention de déclencher une guerre avec la Syrie". De son côté, l'ambassadeur syrien à l'ONU Bachar Jaafari, a assuré que son pays ne "cherche pas l'escalade avec ses voisins, y compris la Turquie".

L'état major turc sur le qui-vive

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Militant kurde à Girke Leke, dans le nord -est de la SyrieImage : DW

Toutefois le gouvernement turc a obtenu le feu vert du Parlement pour poursuivre les opérations militaires en territoire syrien au nom de la "sécurité nationale". Et l'état major turc n'a pas attendu les évènements des derniers jours pour renforcer son dispositif militaire à la frontière avec la Syrie. Or, cela pourrait bien avoir à faire avec la question kurde. Ankara craint en effet que des militants séparatistes kurdes dans le nord de la Syrie se servent du chaos pour renforcer leurs bases dans la région d'où ils pourraient mener des actions contre le territoire turc.

La question kurde, épine dans le pied d'Ankara

La presse turque elle-même évoque la crainte que les Kurdes de Syrie ne profitent des problèmes du gouvernement syrien pour renforcer leurs activités séparatistes et anti-turques. Cela, même si Ankara soutient ouvertement les insurgés syriens et condamne le régime du président Bachar al Assad

D'ailleurs, selon des journaux régionaux turcs, des Kurdes de Syrie auraient déjà pris sous leur contrôle certains villages du nord du pays proche de la frontière turque. Il s'agirait de militants du PYD, le Parti de l'Union Démocratique, parti kurde syrien proche du PKK, le Parti des Travailleurs du Kurdistan. Le PKK est classé comme organisation terroriste par Ankara. La presse locale a publié des photos de drapeaux kurdes (du PYD comme du PKK) flottant sur plusieurs de ces villages. Quant au grand quotidien national turc « Hurriyet », il décrit même le tracé de la frontière turco-syrienne comme "un front de plus de 800 kilomètres avec le PKK". Il faut savoir que l'un des vieux cauchemars d'Ankara est que les Kurdes d'Iran, d'Irak et de Syrie ne s'allient aux Kurdes de Turquie pour fonder un Kurdistan libre et indépendant.

Symbolbild PKK
Une bannière du PKK avec l'image d'Öcalan, son leader emprisonné en TurquieImage : AFP