Le dernier train nucléaire sous tension
23 novembre 2011Après la catastrophe nucléaire de Fukushima au Japon, la donne a changé en Europe. La sortie du nucléaire a été décidée en Allemagne, en Belgique et en Suisse. En France elle provoque une crise entre le candidat socialiste à la présidentielle et ses alliés écologiques. Les autorités de police française ont interdit toute manifestation à 500 mètres de la voie ferrée sur laquelle doit passer le train nucléaire. Des barrières de fer d'environ deux mètres de haut barrent la principale route permettant d'accéder á la gare et au terminal ferroviaire où se trouve le convoi de déchets. Mais des centaines de militants se sont néanmoins rassemblés pour bloquer le départ du train. Cinq militants ont été arrêtés par la police. D'autres ont retiré une partie du lit de gravier qui sert à stabiliser les voies ferrées pour bloquer le train. Une technique dèja bien éprouvée en Allemagne. Des heurts se sont produits au milieu de nuages de gaz lacrymogène. L'organisation Greenpeace estime que ce train - un monstre de 600 mètres de long - est l'un des plus radioactifs jamais transporté - ce que conteste le groupe Areva qui retraite les déchets.
Fin du "tourisme nucléaire"
our les militants anti-nucléaires en tous cas, pas question de relacher la pression: le tourisme nucléaire doit se terminer. Depuis des années les militants allemands dénoncent cette prise de risque. Le précédent train en 2010, avait été bloqué trois heures à Caen et une nuit en Allemagne par un sit-in de 3000 personnes. Trois wagons des forces de l'ordre accompagnait ce train.
Ce transport est néanmoins le dernier, car l'Allemagne a décidé de sortir du nucléaire d'ici 2022. Ses déchets ne seront plus retraités mais seront d'ici là stockés sur place. Le contrat de retraitement avec la firme française arrive d'ailleurs à terme. La filiére nucléaire, qui n'a pas trouvé de solution technologique pour ses déchets, a sans aucun doute perdu une bataille.
Auteur: Elisabeth Cadot
Edition: Carine Debrabandère