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Le débat sur le capitalisme

Christophe LASCOMBES3 mai 2005

Depuis que Franz Müntefering l’a lancé il y a deux semaines, le débat sur le capitalisme bat toujours son plein. Les patrons allemands, par la voix de Dieter Hundt, mis au ban de la société par Franz le Rouge, refusent de jouer les boucs émissaires bon marché et trouvent le débat, dixit, « à vomir ». Ce matin, la presse allemande fait le point.

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Selon le chef du SPD, voilà à quoi ressemble ces capitalistes, sources de tous les maux actuels, à la recherche du profit maximum...
Selon le chef du SPD, voilà à quoi ressemble ces capitalistes, sources de tous les maux actuels, à la recherche du profit maximum...Image : dpa

Avoir lancé la discussion mais avec le mauvais terme, voilà ce que la Süddeutsche Zeitung reproche en fait au patron du SPD. Certes, ils existent ces capitalistes qui cassent l’outil industriel allemand dans leur quête du profit maximum. Mais généraliser au point de traiter tous les patrons de « criquets dévastateurs » et finasser, comme le fait Stiegler, sur les différences entre criquets et insectes utiles, c’est tout simplement de la bêtise. De la bêtise, parce que cela provoque les autres ciseleurs de phrases creuses à la Westerwelle et à la Henkel. Pire encore, cela réduit un débat essentiel à un spectacle de télé-réalité.

Pour la Westdeutsche Zeitung, une campagne électorale c’est comme un barbecue. Pour que ça marche, il faut d’abord mettre le feu et ensuite seulement, rajouter du charbon. Seulement, à l’instar de Dieter Hundt, certains de ceux qui aimeraient bien éteindre ce feu jettent de l’huile au lieu de l’eau et se plaignent ensuite des retours de flamme.

La Frankfurter Allgemeine Zeitung attire l’attention du lecteur sur le nouvel engagement des Verts en faveur des patrons. Tactique que tout cela, lance le journal. C’est que les choses risquent de devenir dangereuses pour les écolos. Une partie toujours plus grande de l’électorat réalise que les emplois manquants ont été sacrifiés surtout pour satisfaire la politique des Verts. Que ce soit la Loi contre la discrimination, la politique énergétique ou les lois anti-recherche génétique, partout les Verts mettent des bâtons dans les roues des entreprises allemandes. Et leur nouvelle rhétorique n’y changera rien.

La Frankfurter Rundschau relève que si les partis chrétiens restent sans voix face à la fureur biblique du social-démocrate, c’est qu’ils ont peur. Se montrer ouvertement aux côtés des tenants de l’économie allemande, dont ils ne cessent de rechercher les faveurs ? Trop dangereux. Tout le monde sait bien à droite que Franz le Rouge exprime tout haut ce que pense tout bas l’homme de la rue. Engranger des bénéfices et jeter les gens à la rue, comme le propage le patron de la Deutsche Bank, cela plaît peut-être aux actionnaires, mais c’est loin de faire l’unanimité dans tout le secteur des petites et moyennes entreprises. A l’heure où les faillites ne cessent de ravager ce secteur économique, la solidarité de classe trouve ici très vite ses limites. Pour Merkel et Compagnie, il est donc urgent d’attendre, conclut le journal.