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Le coude à coude

4 novembre 2012

Aux USA, à 60 heures du début des premiers dépouillements, les sondages indiquent toujours un coude à coude serré entre l'ancien gouverneur du Massachusetts et le président sortant.

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Qui l'emportera mardi prochain ?
Qui l'emportera mardi prochain ?Image : Reuters

L'élection présidentielle du 6 novembre prochain qui oppose Barack Obama à Mitt Romney s'annonce comme l'une des plus serrées de l'histoire des Etats-Unis. Pourtant, cette bataille ne sera pas décidée par la majorité des Américains. Le scrutin se jouera en effet dans neuf États indécis qui regroupent seulement 22 % de la population, soit 1 Américain sur cinq. C'est la proportion la plus faible depuis plus d'un siècle.

Tout cela résulte du système électoral indirect américain qui impose au candidat de recueillir les votes d'au moins 270 grands électeurs sur 538 pour l'emporter. Mais depuis quarante ans, le champ de bataille devient de plus en plus exigu. Pour les politologues, ce phénomène est le fruit d'une cohérence idéologique plus forte des partis et d'une tendance au communautarisme de la population, le regroupement en communautés où l'on partage entre voisins les mêmes opinions.

Bundestagswahlkampf im Fernsehen - Nixon und Kennedy
À l'époque, les candidats devaient convaincre tous les ÉtatsImage : picture-alliance/dpa

Les États du Sud et des Grandes Plaines du Midwest sont républicains, ceux du Nord-Est et de la Côte Ouest plutôt démocrates. Depuis 2000, seuls quelques Etats restent divisés et donc, décisifs.

Dans les années 1960 et 1970, ces États « pivots » représentaient plus de la moitié de la population. Depuis 2000, ils n'en représentent plus que le quart. Le chercheur Bill Bishop, qui a examiné la polarisation géographique croissante du pays dans son livre "The Big Sort" ("Le grand tri") paru en 2008, estime que la politique américaine ne porte plus sur des idées et qu'elle s'apparente plus à l'affiliation tribale.

Si en 1960, Richard Nixon avait fait campagne dans les cinquante États avant de perdre de justesse face à John F. Kennedy, en 1976, le duel entre Jimmy Carter et Gerald Ford s'était joué dans 18 États bascules seulement. En 2000, douze États, soit 27 % de la population, avaient arbitré le match entre George Bush Jr et Al Gore, mais ils n'étaient plus que dix lors de sa réélection en 2004 contre John Kerry.

Huit mille kilomètres, cinq États-clé en 20 heures : l'avant-dernier jour de campagne va s'effectuer dimanche à un rythme infernal pour Barack Obama. Mitt Romney, lui, parie sur une région délaissée, la Pennsylvanie, pour augmenter ses chances de gagner mardi.

Infografik Wahlmänner USA Wahl 2012 Theoretisch
L'écart entre les deux candidats est plus que mince

Les derniers discours de la campagne de réélection du président sortant sont prévus lundi dans les capitales du Wisconsin, de l'Ohio et de l'Iowa. En soirée, il se rendra à Chicago, son fief de l'Illinois, où il passera la journée du scrutin, même s'il y a déjà voté de façon anticipée fin octobre.

Son rival attendra mardi les résultats à Boston dans le Massachusetts, au lendemain d'une dernière journée de campagne qui l'aura mené de Floride en Virginie, puis dans l'Ohio et au New Hampshire.

Auteur : Christophe Lascombes
Édition : Ali Farhat