Le congrès des Verts à Cologne
4 décembre 2006Aucun autre parti ne se livre de luttes internes aussi impitoyables, relève die Welt. En termes politiques, ce changement climatique en guise de projet social, que tout le monde peut non seulement appeler de ses vœux mais aussi pratiquer, a été ici aussi authentique que contemporain. Conduire une voiture propre, prendre les transports publics, acheter le réfrigérateur le plus efficace en termes énergétique, il n’y a pas là de quoi inventer des visions transcendantes.
Un pessimisme encore plus marqué à la Frankfurter Rundschau. Lorsque même la chancelière CDU s’offre le luxe de deux conseillers sur le climat, lorsque le Ministre SPD de l’Environnement s’engage en faveur de l’abandon du nucléaire, les Verts perdent alors toute exclusivité sur ces thèmes politiques qui ont fait leur identité. A Cologne aussi, pas de nouveau profil en vue. Ce que certains appellent le « radicalisme réaliste » n’est rien d‘autre qu’un énoncé de possibilités. Les exigences des Verts étaient pourtant autrement plus inconfortables !
Même analyse pour la Frankfurter Allgemeine Zeitung. A part sur le climat où le discours Vert affiche des contours très clairs, dans tous les autres domaines politiques, du social à l’économie en passant par la politique étrangère, l’écart est devenu bien mince entre le camp libéral du FDP et la gauche. Et puis, la lutte de pouvoir que ce sont livrés jusqu’à présent, Roth, Bütikofer, Trittin, Künast et Kühn, n’a rien engendré d’autre que la remise aux calendes grecques de décisions importantes.
Pour la Süddeutsche Zeitung, l’élection surprise d’une jeune inconnue, l’enthousiaste et courageuse Juliane Seeliger, témoigne du profond désir des militants de base de voir enfin de nouvelles têtes à leur tête. A Cologne, plus personne n’a parlé de Joschka Fischer. Dans l’histoire du parti, ce congrès ne sera pas celui du glissement à gauche mais celui de la rupture culturelle : les débats passionnés sont de nouveau permis et les nouveaux visages sont les bienvenus. Dommage seulement que cela n’intéresse quasiment personne depuis la perte du pouvoir de gouverner, conclut le quotidien.