"Le Cobra" l'emporte en Zambie
23 septembre 2011Banda contre Cobra
A l'affiche c'était Banda contre Cobra, finalement c'est Cobra qui l'a emporté. Vieux routier de la politique zambienne, Michael Sata est surnommé le "roi Cobra" dans son pays pour son parler mordant qui séduit les laissés-pour-compte. Surtout du boom minier. Le charismatique mais controversé Sata a finalement remporté sa quatrième tentative à la présidentielle à l’âge de 74 ans tout comme le président sortant. Un scrutin qu’il a encore perdu de justesse en 2008.
Le grand nationaliste
Le chef de l'opposition nationaliste zambienne qui a basé sa campagne en 2008 sur une politique antichinoise, a assuré lors la campagne menant à sa victoire, vouloir travailler avec les Chinois s'il est élu. Cette année il a changé de cible et s'en était pris au laxisme du président sortant en matière de corruption. "Banda est l'ami des voleurs et les voleurs sont en liberté. Ils sont plus indépendants que vous", a-t-il souvent déclaré lors de ses meetings. C’est vrai qu’il a atténué sa rhétorique intransigeante à l'égard des compagnies minières étrangères, notamment chinoises, dans les derniers jours de la campagne électorale, mais sa victoire risque d'assombrir les perspectives d'investissement en Zambie. Premier producteur de cuivre en Afrique.
Les réactions
A l'annonce de la victoire de Sata, ses partisans sont descendus dans les rues de la capitale Lusaka pour fêter l'événement en chantant. Oubliant les violences qui ont émaillées le scrutin.
Le président sortant, Rupiah Banda, qui dirige le Mouvement pour la démocratie pluraliste depuis la fin du système de parti unique, en 1991, a reconnu sa défaite et a exhorté ses partisans à accepter les résultats. Je cite : "Le peuple a parlé et nous devons tous l'entendre". Une bonne leçon de démocratie en Afrique où la proclamation des résultats électoraux a souvent été source de contestations et de violences.
Auteur : Kossivi Tiassou / Lina Hoffmann
Edition : P. Pognan