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Le Burkina très engagé dans le dialogue interreligieux

21 mars 2017

Roch Marc Christian Kaboré rencontre Angela Merkel ainsi que le ministre allemand du développement, Gerd Müller. Au programme, la coopération économique, les migrations et la lutte contre l'extrémisme religieux.

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Bildergalerie Eid-ul-Fitr
Image : Ahmed Ouoba/AFP/Getty Images

Alors que l’extrême-droite et le populisme, largement basés sur un discours de rejet des musulmans, sont à la mode aux États-Unis et dans une grande partie de l’Europe, le Burkina Faso montre depuis des décennies que chrétiens et musulmans peuvent harmonieusement vivre ensemble.

Dans la charité du Christ, donnez-vous la paix…Une messe en plein-air à Bobo-Dioulasso, la 2e plus grande ville du Burkina Faso. Dans la nuit s’élèvent les prières des catholiques, et au même moment, l’appel à la prière du muezzin. Comme partout ailleurs au Burkina, Dieu et Allah sont ici voisins – et même… bons camarades "pour ne pas faire conflit entre nous, c’est le dialogue pour se comprendre, pour la vie et la paix. Et souvent les gens qui tuent au hasard, les djihadistes, on est contre ça ici. C’est pas des musulmans" explique Alassan Bissiri, l’un des responsables de la vieille mosquée de Bobo et frère de l’imam. L’évêque de la ville célèbre avec eux la fête du mouton et les responsables de la mosquée vont à la messe de Noël.

Le vivre-ensemble une évidence

Au Burkina, près de deux habitants sur trois sont musulmans, un sur six est catholique. Le vivre-ensemble se décline sur tous les tableaux : les mariages interreligieux sont habituels, des radios catholiques laissent des musulmans expliquer leur religion au micro, les fêtes des uns sont aussi les moments de joie des autres. Joachim Ouédraogo est l’évêque de Koudougou, dans le centre-ouest du pays, et très engagé dans le dialogue interreligieux. Pour lui, il est l’unique barrage au radicalisme "il ne faut pas aller vers l’autre dans le but de le convertir, sinon c’est foutu, il faut aller vers l’autre parce que c’est l’autre. Parce qu’il porte des valeurs. Il faut arriver à accepter les valeurs des autres religions. Qu’il soit musulman ou chrétien, un extrémiste ne fait pas de différence. Donc on sera tous victimes, si on ne travaille pas à consolider la paix et l’unité." L’évêque sait que le dialogue burkinabè, exemplaire, est fragile. Al Qaida menace le pays. Les wahhabites, à la doctrine radicale et financés par l’Arabie Saoudite, gagnent du terrain. Boureima, un musulman marié à une catholique secoue la tête "tous en tout cas prônent l’existence du Tout-Puissant. Je pense que la vie est si simple, c’est nous qui la compliquons seulement."