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Le Burkina Faso en face d'une rébellion?

28 février 2017

Un groupe d'hommes armés présentés comme étant des djihadistes s'est attaqué à deux commissariats de police dans la nuit de lundi à mardi. Ce groupe, Ansarul Islam dirigé par un Burkinabé remet en cause l'ordre étatique.

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Niger Französische Anit-Terror-Mission
Image : Getty Images/AFP/P. Guyot

"On est bel et bien en face d'une rébellion" (Issaka Coulibaly, politologue)

Un groupe d'hommes armés présentés comme étant des djihadistes s'est attaqué à deux commissariats de police dans la nuit de lundi à ce mardi. Il n'y a officiellement pas eu de morts mais des sources locales parlent d'un civil blessé ainsi que des ordinateurs et des motos saccagés ou volés. Attaque visiblement revendiquée par un groupe djihadiste qui s'appelle Ansarul Islam. 

Le nom d'Ansarul Islam a été retrouvé sur un écriteau en arabe à Tongomayel, une des localités du Nord ciblées par les assaillants. Le groupe est dirigé par le prédicateur burkinabé Malam Ibrahim Dicko. Il exige la délimitation d'un espace qui correspond à un ancien empire peul datant de la période d'avant la colonisation française et où serait appliqué la loi islamique. Pour Ie politologue Issaka Coulibaly, il s'agit ni plus ni moins d'une rébellion :

"À partir du moment où des nationaux affirment vouloir instaurer un système à la fois politique, économique et social différent de celui de l'Etat en place, on est bel et bien en face d'une rébellion. Même si ce nom n'est pas encore utilisé officiellement, c'est une question de temps."

Wahlen in Mali
Image : DW/K. Gänsler

Il n'y a pas très longtemps qu'Ansarul Islam a commencé à faire parler de lui. En décembre, ce groupe avait déjà revemdiqué une attaque contre l'armée burkinabè qui avait fait 12 morts dans cette même région proche de la frontière avec le Mali. Issaka Coulibaly :

"L'action d'Ansarul Islam, peut-être que ce n'est pas très connu, est très liée à celle du Front national de libération du Macina au Mali. Donc il y a une connection entre ces groupes-là, de telle sorte qu'il est assez compliqué pour l'Etat burkinabé, d'ailleurs comme les autres Etats - le Mali et le Niger - de régler cette question avec les moyens dont ils disposent à l'heure actuelle."

Les pays de la région ont décidé d'associer leurs forces pour lutter contre les groupes djihadistes. Le G5 Sahel en est une illustration. Mais des parrenaires extérieurs comme l'Allemagne apportent leur soutien. Alexander Stroh, Professeur à l'Université de Bayreuth et spécialiste de la politique africaine :

"L'Allemagne est une alliée de la France et il y a un fort intérêt français d'avoir une forte contribution allemande dans les affaires sécuritaires africaines. Mais en Allemagne, il y a un autre débat concernant les réfugiés. Et le discours qui s'est développé, c'est qu'il faut faire plus en aidant l'Afrique pour que les Africains ne viennent pas tous en Europe."

Toujours pour préparer la lutte contre le "terrorisme et les organisations extrémistes violentes", des exercices militaires américano-burkinabè ont débuté lundi. Baptisée "Flintlock", cette opération vise à améliorer les capacités opérationnelles des militaires selon David Young le premier secrétaire de l'ambassade des Etats-Unis au Burkina Faso.