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L'avenir en question...

Christophe Lascombes17 août 2010

Aujourd'hui, les journaux allemands s'intéressent plus particulièrement dans leurs colonnes aux polémiques relancées en Allemagne sur les allègements fiscaux promis et sur l'avenir des centrales nucléaires.

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La fameuse réforme fiscale n'est pas pour demain.Image : picture alliance/dpa

Rien ne change, critique la Süddeutsche Zeitung. On occupe le devant de la scène, on se gargarise de propositions reprises par les gazettes, on se fiche de son partenaire de coalition et on néglige les processus de discussion nécessaires à la préparation de décisions intelligentes. Guido Westerwelle surfe sur la première vague de l'embellie conjoncturelle pour ressortir sa rengaine sur les allègements fiscaux. Et le lendemain, lui et la chancelière déclarent unisono que la consolidation du budget a naturellement priorité. À quoi joue-t-on ?
Le gouvernement fait du sur-place, s'inquiète à son tour die Welt. Les allègements fiscaux ? Aux abonnés absents. La simplification du maquis législatif fiscal ? Un leurre. Les projets présentés ne sont que des retouches cosmétiques. Et leur majorité sert surtout les intérêts de l'industrie, même s'ils réduisent un peu la bureaucratie galopante dans ce secteur. Tout cela est bien beau, mais ce n'est pas une révolution. Cela ne change rien au problème fondamental de l'Allemagne, qui est son droit fiscal, le plus compliqué du monde. Une politique fiscale plus courageuse serait la bienvenue pour cette coalition qui a suscité de grands espoirs.

Symbolbild Streitigkeiten in der Koalition
La chancelière a tiré sur la laisse. Guido Westerwelle remballe son appel à des allègements fiscaux.Image : DW-Montage/picture alliance/dpa

Les géants du nucléaire font monter la pression

Ce qui fait dire à la Frankfurter Rundschau : le chantage exercé par l'industrie nucléaire sur la classe politique révèle cruellement le pouvoir des cartels et l'impuissance des politiques. Ouvertement et sans la moindre honte, les quatre géants de l'électricité veulent dicter leurs conditions à la chancelière et ses ministres. Cette arrogance est intolérable et l'on comprend pourquoi les lobbyistes ont été baptisé « cinquième pouvoir ». Un gouvernement doit discuter avec le monde économique lors de la préparation de lois. La coalition de madame Merkel, elle, ne discute pas ; elle négocie avec les groupes énergétiques. Depuis quand le contribuable peut-il négocier ses impôts avec le gouvernement ?

AKW, Atomkraftwerk, Kernenergie
Pour les quatre géants allemands de l'énergie, pas question de sacrifier la poule aux œufs d'or qu'est le nucléaire.Image : picture-alliance/dpa

Comment financer les énergies renouvelables, s'interroge la Frankfurter Allgemeine Zeitung. La taxe sur les barres de combustible est la meilleure solution car elle compense l'avantage concurrentiel du nucléaire face au charbon. Et puis, elle ne serait appliquée que pendant la durée de vie des réacteurs. Une avance « volontaire » sur cette taxe de la part des groupes énergétiques, même de plusieurs milliards d'euros, aurait un arrière-goût de combine et pourrait tenter les hommes politiques à prendre des engagements qui seraient ensuite difficiles à tenir, avertit le quotidien.

Auteur : Christophe Lascombes
Édition : Aude Gensbittel