L'arbre qui cache la forêt
29 mai 2008La chancelière apporte des millions pour témoigner de son engagement en faveur de la Nature, applaudit la Süddeutsche Zeitung.
Un demi-milliard pour la protection de la Nature, c'est bien plus que ce à quoi s'attendait la plupart des participants, souligne la Tageszeitung. Mais au-delà de cette promesse financière, Bonn affiche aussi jusqu'à présent une action positive en la matière. Et Sigmar Gabriel, président de séance, fait des efforts louables dans de difficiles circonstances pour obtenir des résultats concrets.
Un éloge partagé aussi par die Welt. Le message est clair : plus vert que moi, tu meurs ! Personne ne peut plus disputer à Angela Merkel le titre d'ange bienfaiteur de l'environnement. Non seulement elle assume les conséquences financières de la politique environnementale de la coalition rouge-verte, mais elle en rajoute. Après le climat, voilà la biodiversité.
Certains journaux sont pourtant plus critiques envers l'intervention de la chancelière. Notamment la Frankfurter Rundschau qui ironise : ces millions et belles paroles lancés pour sauver la nature menacée ont un goût de déjà-vu. Un an après le sommet d'Heiligendamm sur le climat, qu'en est-il des promesses faites ? Angela Merkel, partie à la rescousse du climat mondial, n'a même pas été capable d'imposer dans son propre pays une petite taxe automobile en faveur du climat qui n'aurait coûté que trois euros de plus par mois aux automobilistes. On ne peut pas démonter plus clairement ses propres objectifs, critique le quotidien qui, comme ses confrères régionaux et nationaux, revient aussi sur la séance d'hier au parlement allemand et les accusations portées contre Gregor Gysi, chef de file de la gauche radicale parlementaire, d'avoir sciemment collaboré avec la Stasi, la police secrète de l'ex-RDA.
Rien de nouveau, affirme la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Pourtant, cette heure consacrée aux questions d'actualité a été une leçon d'histoire contemporaine. Gregor Gysi a reconnu avoir collaboré non pas avec la Stasi, mais avec le SED, le parti unique alors au pouvoir en Allemagne de l'Est. Curieux que personne n'ait eu l'idée d'en tirer profit. Si l'on veut obliger Gregor Gysi à quitter le Bundestag, il ne faut pas en appeler à sa conscience, mais récupérer les électeurs de son parti, conclut le journal.