1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

L'angoisse des répliques

11 avril 2011

Un mois après le tremblement de terre qui a fait 14.000 victimes, le Japon a été frappé par un nouveau séisme de magnitude 7. Cette instabilité entrave le travail des équipes de la centrale nucléaire de Fukushima.

https://p.dw.com/p/RGyV
Un homme passe en bicyclette devant une horloge brisée à Miyako, au nord-est du Japon
Un homme passe en bicyclette devant une horloge brisée à Miyako, au nord-est du JaponImage : AP

Si le pire a été évité, la situation reste précaire au Japon. Une nouvelle alerte au tsunami a été lancée avant d’être finalement levée. Quant aux opérations de refroidissement des réacteurs de Fukushima, elles ont été suspendues près d'une heure à la suite de cette nouvelle réplique. Elles ont pu reprendre mais la situation est loin d'être satisfaisante à Fukushima. Le risque le plus grave, celui du type Tchernobyl avec une explosion d'hydrogène qui projetterait dans l'atmosphère un nuage radioactif, semble être écarté. Mais il y a toujours des fuites de vapeur radioactive et de l'eau contaminée est encore rejetée dans l'océan.

Cette situation bloquée, qui ne s'améliore pas depuis des semaines, commence à exaspérer la population et une manifestation antinucléaire – la première du genre – a eu lieu à Tokyo hier. « Nous n'avions jamais eu une crise aussi importante », explique Hajime Matsumoto, un des manifestants. « Il est donc temps que nous nous plaignions. Car si nous n'arrêtons pas le nucléaire alors ce sera la fin du Japon. Nous devons vraiment stopper ces centrales et c'est pourquoi il y a autant de gens qui manifestent aujourd'hui. »

Zone d'exclusion élargie

Le Premier ministre japonais Noato Kan, au centre, respecte une minute de silence
Le Premier ministre japonais Noato Kan, au centre, respecte une minute de silenceImage : dapd

Encore que ce soit relatif. Environ 5000 personnes ont manifesté hier dans les rues de Tokyo. C'est peut-être beaucoup selon des critères japonais mais c'est peu selon des critères français ou même allemands où les manifestations antinucléaires rassemblent des dizaines de milliers de personnes. Malgré tout, la position du gouvernement commence à évoluer sur un point. Non pas celle de la fin du nucléaire mais sur la zone d'exclusion imposée autour de la centrale de Fukushima.

Le gouvernement a annoncé qu'il allait étendre cette zone qui est de vingt kilomètres autour de la centrale endommagée. Mais là encore les consignes restent vagues. Cela pourrait être trente kilomètres dans un premier temps voire quarante plus tard. Alors que les Etats-Unis ont invité leurs ressortissants à ne pas s'approcher à moins de 80 kilomètres du site. Cette incertitude du gouvernement nippon dans la gestion de la crise exaspère aujourd'hui les Japonais.

Auteur : Jean-Michel Bos

Edition : Philippe Pognan