Lampedusa : il faut trouver une solution !
7 avril 2011Parmi les naufragés secourus, il y a cet homme glacé et mort de fatigue en gros plan à la Une de la Süddeutsche Zeitung. Des gardes-côtes italiens et des sauveteurs civils l'aident à marcher vers la terre ferme, vers cette Europe qui, comme le note la Frankfurter Allgmeine Zeitung, n'a toujours pas trouvé de solution pour régler le problème des réfugiés. Un problème qui s'est encore compliqué avec les soulèvement en Afrique du Nord. Aussi longtemps que l'Europe sera considérée comme un eldorado et que pauvreté et violence seront présentes en Afrique et au Proche-Orient, les réfugiés continueront d'affluer. On a beau essayer d'encourager le développement dans les pays du Sud pour pousser les jeunes à y rester, on a beau mettre la pression sur les pays d'accueil et leur fournir des moyens financiers pour renforcer les contrôles aux frontières, les clandestins continuent de risquer leur vie pour traverser la Méditerannée. Ils sont même de plus en plus nombreux à le faire tandis que Rome et l'Union européenne sont à court d'idée.
Pour die Tageszeitung, les Européens sont même carrément indifférents. Le destin des 250 personnes qui ont probablement trouvé leur dernière demeure dans les profondeurs des eaux entre l'Afrique et l'Europe sera vite oublié, estime le quotidien. Lorsqu'il s'agit du vent de liberté qui souffle en Tunisie, en Egypte ou en Libye, l'Union européenne applaudit des deux mains. Mais dès qu'on touche à la question des frontières, elle prie pour que rien ne change et que tout fonctionne aussi bien qu'au temps béni des bons vieux accords avec Ben Ali, Kadhafi ou Moubarak.
Retour à la Süddeutsche Zeitung qui se penche sur l'arrestation, dimanche dernier, de l'artiste chinois Ai Weiwei connu pour avoir critiqué à maintes reprises les autorités de son pays. Avec cette arrestation, la répression en Chine a franchi une nouvelle étape, écrit le journal. Pour se maintenir au pouvoir, les communistes chinois ont de plus en plus souvent recours à des méthodes arbitraires. A titre d'exemple, lorsque des appels à imiter les révoltes du monde arabe ont circulé dans le pays, des dizaines d'activistes ont tout d'un coup purement et simplement disparu de la circulation. Lorsqu'un pays commence à emprisonner des personalités comme Ai Weiwei, c'est qu'il est encore descendu d'un cran sur le plan de la morale.
Auteur : Konstanze von Kotze
Edition : Sébastien Martineau