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L'Allemand Pöttering président du parlement européen

Sandrine Blanchard17 janvier 2007

Le conservateur Hans-Gert Pöttering vient d’être élu président du parlement européen, un poste auquel il devrait rester pour les deux ans et demi à venir. L’élection de ce démocrate-chrétien allemand à la tête de l’organe législatif de l’Union européenne renforce encore le poids de l’Allemagne sur la scène internationale. Le pays le plus gros de l’Europe des 27 assure déjà actuellement la présidence tournante de l’UE et celle du G8. Quels commentaires ce matin dans les journaux allemands?

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Hans-Gert Pöttering (CDU)
Hans-Gert Pöttering (CDU)Image : picture-alliance/dpa

La Frankfurter Allgemeine Zeitung rappelle que Hans-Gert Pöttering a été élu à une confortable majorité, suite à un accord passé entre les sociaux-démocrates et les conservateurs. Après son élection, le nouveau président du parlement a d’ailleurs assuré qu’il représenterait dans ses fonctions l’opinion majoritaire du parlement. La FAZ résume les trois objectifs que Hans-Gert Pöttering s’est fixés : rapprocher les gens de l’unification européenne, donner corps à la substance du Traité constitutionnel et intensifier le dialogue des cultures, notamment avec le monde arabo-musulman.

L’Olympe, pour un député européen, c’est d’accéder au fauteuil de président du parlement, croit savoir la Süddeutsche Zeitung. A 61 ans, Hans-Gert Pöttering a donc réalisé l’un des ses rêves, mais son enthousiasme risque de n’être que de courte durée. Le parlement qu’il préside jusqu’à la mi 2009 doit en effet s’affirmer davantage face à la Commission et au Conseil des ministres européens. Mais pour Hans-Gert Pöttering, c’est un heureux hasard que d’avoir la possibilité, dès aujourd’hui, de donner la parole, depuis son perchoir, à Angela Merkel afin que la chancelière allemande annonce le programme de l’Allemagne pour l’Europe. Cependant, tempère la SZ, le nouveau président du parlement devra se garder d’une proximité trop importante vis-à-vis d’Angela Merkel : les eurodéputés se veulent contrepoids et non complices des gouvernements.

La Frankfurter Rundschau titre quant à elle sur l’ « Europe paradoxale ». L’élection de Hans-Gert Pöttering à la présidence du parlement n’est pas la seule raison qui fait s’intéresser aux eurodéputés. Il y a aussi la création d’un nouveau groupe parlementaire d’extrême droite, qui regroupe notamment des eurosceptiques. Deux bonnes raisons pour poser une nouvelle fois LA question de la perception qu’ont les Européens de leur parlement. Est-ce que la politique européenne ne se fait pas plutôt au niveau ministériel ou même à celui des chefs d’Etat que l’on voit à la télé, se demande le quotidien qui poursuit : avec tout le respect qu’on lui doit, qui, franchement, connaît le solide, c’est-à-dire ennuyeux, Hans-Gert Pöttering, amené à influer sur le sort du parlement européen ? Une institution qui n’est souvent pas considérée comme si importante par les citoyens de l’Union qui sont de plus en plus nombreux à s’abstenir aux élections ou à user du vote sanction contre leur gouvernement national pour envoyer des eurosceptiques à Strasbourg.

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Au parlement de Strasbourg, le groupe d’extrême droite crée en effet des remous. Formé lundi, les 20 membres du nouveau groupe parlmentaire, « Identité, Tradition, Souveraineté », peuvent prétendre comme tous les autres eurodéputés à des postes de responsabilité au sein du parlement. Le président du groupe social-démocrate, l’Allemand Martin Schulz, s’est prononcé en faveur d’un « cordon sanitaire », c’est-à-dire qu’il a appelé ses collègues à faire bloc afin d’empêcher l’accès de l’extrême droite à la vice-présidence de commissions parlementaires, par exemple. Son homologue du camp libéral-centriste, le Britannique Graham Watson, est quant à lui hostile au recours à des consignes de vote et préfère s’en remettre « à la sagesse des députés » pour combattre les extrémistes de droite.