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L'Allemagne toujours sans gouvernement

Nina Werkhäuser | Tamara Wackernagel
28 décembre 2017

C'est une première dans l'histoire de la Répulique fédérale d'Allemagne: trois mois après la tenue des élections législatives, le pays n'a toujours pas de nouveau gouvernement. Comment expliquer cette situation?

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Deutschland Sondierungsgespräche Merkel
Image : picture alliance/dpa/M. Gambarini

Montée en puissance de l'extrême droite, effondrement des sociaux-démocrates du SPD, victoire timide des chrétiens-démocrates de la CDU-CSU: depuis les élections législatives de septembre, Angela Merkel fait face à une équation difficile à résoudre. Les Verts et le parti libéral-démocrate FDP lui ont déjà tourné le dos, en novembre. Trop de dissensions, a expliqué le chef du FDP, Christian Lindner. "Nous laisserions tomber nos électrices et électeurs en soutenant une politique dont les points clés ne nous convainquent pas. Mieux vaut ne pas gouverner, plutôt que de mal gouverner" a-t-il déclaré. 

Deutschland Jamaika-Koalition Abbruch Sondierungsgespräche | Christian Lindner, FDP
Christian Lindner a quitté les négociations le 19 novembre Image : Getty Images/AFP/O. Andersen

Une nouvelle grande coalition?

Pour la dirigeante de la CDU, Angela Merkel, il n'y a plus qu'une seule voie pour la formation d'un gouvernement sans passer par de nouvelles élections: renouveler l'alliance avec les sociaux-démocrates. Non sans conditions.

"Le succès des pré-négociations, du point de vue de la CDU comme de la CSU, est conditionné d'abord par l'obtention d'un accord sur certaines questions de fond, affirme la chancelière. Il est aussi nécessaire que nous nous entendions sur le fait que ces négociations se font dans l'optique de mettre en place un gouvernement stable, c'est-à-dire un gouvernement au sein duquel la majorité n'est pas variable au gré des sujets".

Deutschland PK Martin Schulz
La CDU et le SPD de Martin Schulz se réuniront le 3 janvier 2018Image : picture-alliance/dpa/M. Kappeler

Les sociaux-démocrates, ceux-là même qui avaient annoncé préférer rejoindre l'opposition, au lendemain de leurs résultats catastrophiques aux législatives. Ceux qu'Angela Merkel avait jugés "inaptes à gouverner”.

"Il s'agit de déterminer, au cours des pré-négociations, comment nous pouvons contribuer de manière constructive, mais sans préjuger du résultat, à la formation d'un nouveau gouvernement, un gouvernement si possible stable", temporise leur chef, Martin Schulz.

Martin Schulz a promis de ne prendre aucune grande décision sans l'aval de son parti. Après une semaine de pré-négociations, en janvier prochain, les 440 mille membres du SPD seront invités à avaliser - ou non - la reprise des négociations en vue de la formation d'un gouvernement. Le dénouement de cette crise n'est pas attendu avant Pâques. C'est donc l'ancienne grande coalition qui assure l'intérim en Allemagne, jusqu'à ce qu'une nouvelle grande coalition se forme... Peut-être.