L'Allemagne s'interroge face au terrorisme
21 août 2006En Allemagne conformément à la loi fondamentale, les activités de la police sont séparées entre l’état et les régions. Selon la libérale Süddeutsche Zeitung on peut y voir une erreur structurelle de la constitution. Cependant, poursuit le journal, s’interroger aujourd’hui sur la capacité d’une force de police fédérale organisée à l’optimum, de mener à bien le combat antiterroriste apporte peu. En effet : une telle police ne viendra pas car il manque une majorité politique pour ce faire. Des politiques auxquels le quotidien conseille de rapidement établir des priorités, parmi lesquelles l’institution d’une banque de données antiterroriste et une surveillance vidéo renforcée des endroits à risque.
Même son de cloche côté conservateur : L’interminable crise du Proche-Orient, à la résorption de laquelle l’Allemagne veut participer par l’envoi d’une troupe, n’est qu’un des motifs des terroristes, affirme le quotidien Die Welt. Et d’avancer qu’en fait c’est un sentiment d’infériorité qui pousse ces derniers à frapper sournoisement le style de vie occidental. La tâche des politiques n’en est que plus urgente de tout mettre en œuvre pour protéger les citoyens. Et que ceux, qui comme les partis de l’opposition considèrent, qu’une surveillance vidéo accrue des gares et autres cibles potentielles mettent en danger la liberté individuelle, pensent à la douleur qu’auraient connu les gens, si les deux bombes n’avaient pas fait long feu.
Garantir la sécurité de manière effective est raisonnable reconnaît de son coté la Frankfurter Rundschau. Mais en revanche, la vendre pour absolue est erroné, de même d’ailleurs que de répondre à la militarisation des ennemis de notre démocratie par un suréquipement de son appareil sécuritaire. Dans leur calcul les terroristes prennent en compte le caractère ouvert de notre société et l’abandonner, prévient le journal, les pousserait à continuer le posage de bombe pour ébranler nos valeurs. Après le 11 septembre, on a récolté des informations sur 8,4 millions d’hommes en Allemagne pour un résultat quasi nul. Cela en vaut-il la peine ?