L'Allemagne sera-t-elle bientôt « écervelée » ?
19 septembre 2007Effectivement, pour die Welt par exemple, les projets d’Ursula von der Leyen, Ministre de la Famille, de supprimer l’avantage fiscal lié au mariage condamne les familles traditionnelles et n’avantage que les foyers monoparentaux ou les catégories salariales les plus favorisées.
Si ce quotidien, comme de nombreux autres, revient aussi sur les propositions de la Ministre de la Justice de punir les extrémistes qui auraient suivi une formation de terroriste dans des camps idoines, la Süddeutsche Zeitung ironise sur l’inutilité pratique de cette mesure. En effet, la punition n’existerait que si l’accusé a acquis ses connaissances terroristes dans le but de perpétrer un attentat. Si par contre, celui qui ne veut qu’en apprendre un peu plus sur les explosifs et les méthodes d’assassinat au cas où, un jour, il pourrait en avoir besoin, celui-là restera libre ? Au mieux, c’est de la naïveté, au pire c’est de l’ignorance. Cependant, la Frankfurter Allgemeine Zeitung relève à juste titre que la Constitution allemande prévoit que seuls les actes sont punissables, pas les intentions. Certes, il ne s’agit pas là non plus de laisser faire tout et n’importe quoi et de n’intervenir que lorsque les dégâts sont commis, ajoute le quotidien. Mais c’est à l’état de droit de définir clairement quand commence l’acte criminel.
Le laisser-faire, il en est également question dans la Frankfurter Rundschau qui, comme d’autres, fait sa pleine première page sur le récent rapport PISA de l’OCDE, présenté, ironie de l’Histoire, hier à Berlin. Ce rapport confirme les graves déficits du système scolaire allemand qui se retrouve largement en dessous de la moyenne des pays de l’OCDE, entre la République tchèque et la Slovénie, et il offre à l’ensemble de la presse allemande l’occasion de crier unisono « haro sur le baudet » à l’adresse d’Annette Schavan, Ministre fédéral de l’Education, de la CDU. A l’image de la Tageszeitung qui n’hésite pas à parler d’abêtissement de l’Allemagne. Pourtant, on sait bien d’où vient le mal : en Allemagne, le niveau social décide encore de l’avenir des étudiants et l’orientation des écoliers vers les différentes formes d’écoles secondaire intervient beaucoup trop tôt. Le journal souligne que le pire n’est pas tellement la constatation de ce désolant état des choses, mais bel et bien le fait que rien n’ait véritablement été fait pour renverser la tendance.