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L'Allemagne retire ses soldats de Turquie

Rémy Mallet
7 juin 2017

Berlin a décidé de retirer ses troupes d'une base de l'OTAN, dans le sud de la Turquie, et de les transférer en Jordanie, après le refus d'Ankara d'autoriser des députés allemands à rendre visite aux soldats allemands.

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Von der Leyen in Jordanien (picture alliance/dpa/Bundeswehr)
Image : picture-alliance/dpa/Bundeswehr

Malgré les insistances de l’Allemagne, la Turquie a maintenu sa position en refusant d'autoriser des députés allemands à rendre visite aux soldats de la Bundeswehr stationnés sur la base d’Incirlik. Au point que Berlin a pris, ce mercredi, la décision de retirer ses soldats de cette base de l'OTAN. Une base qui sert, notamment, aux opérations de la coalition internationale contre l’Etat islamique en Syrie et en Irak. Le bras de fer entre Berlin et Ankara a été largement commenté par la presse allemande, avant même la décision finale de Berlin

A en croire les Badische Neueste Nachrichten, il ne fait aucun doute que pour les autorités turques, le plus important est d’empêcher la visite des députés que de lutter véritablement contre les membres de Daech. "On ne peut rien envisager pour l’avenir avec la Turquie actuelle", conclut le journal.  

Le Mindener Tageblatt rappelle qu’Ankara suit une même ligne vis-à-vis de Berlin. Et ce, depuis les arrestations en avril de journalistes allemands en Turquie, dont Deniz Yücel et Suat Corlu. Sur l’interdiction faite aux députés allemands, le journal croit savoir que "même si la décision a été motivée pour des raisons de politique intérieure, une escalade de la crise ne va pas profiter à la Turquie, tant sur le plan économique que politique".  

Türkei Incirliks Militärbasis NATO
Le transfert impliquera une interruption des interventions allemandes, d'au moins "deux ou trois semaines" pour l'avion ravitailleur de la Bundesrat Image : Imago

A la mi-mai, la raison de l’interdiction de la visite sur la base d’Incirlik était claire. Ankara accusait Berlin d'avoir accordé l'asile politique à des ressortissants turcs, dont des militaires, accusés par le président Erdogan d'être liés au  putsch manqué de juillet 2016. Ankara avait insisté pour que  Berlin rejette ces demandes. Le président turc avait aussi réclamé l’extradition des putschistes présumés installés en Allemagne. Une requête impossible à envisager selon la  Süddeutsche Zeitung

"La Turquie a déjà menacé de retirer la nationalité et de confisquer le avoirs de 130 personnes en exil. En Allemagne, le droit d’asile ne s’applique pas aux criminels, mais plutôt aux fonctionnaires, aux soldats, aux journalistes, dont l’implication dans le coup d’Etat n’a pas encore été prouvée.  Ils  ne peuvent pas non plus espérer avoir un procès équitable dans leur pays", écrit le journal de Munich. 

Critique des Etats-Unis au Conseil des droits de l'homme de l'ONU

Mardi, Nikki Haley a estimé que les pays qui violent les droits de l’homme devraient être retirés du Conseil des droits de l'homme de l'ONU. On retient, à ce sujet,  le commentaire de la Frankfurter Allgemeine Zeitung .

US-Botschafter bei den Vereinten Nationen Nikki Haley
Les Etats-Unis ont menacé ces derniers mois de quitter le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU à Genève qu'ils jugent trop critique envers IsraëlImage : Reuters/M. Segar

"Les Etats-Unis ont parfois de la peine à respecter les règles approuvées par le Conseil. (…) Le Conseil des droits de l’homme ne peut en aucun cas faire appliquer, à tous les pays, toutes les résolutions signées. C’est le propre de ces institutions dans lesquelles siègent de multiples acteurs aux multiples intérêts. Pour que les Etats-Unis soient pris au sérieux, ils doivent eux montrer l’exemple", écrit le journal de Francfort.