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L'Allemagne reconnaît l'Etat du Kosovo

20 février 2008

Trois jours après la déclaration d’indépendance du Kosovo, l'Allemagne a reconnu mercredi ce nouvel Etat des Balkans.

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Drapeau du KosovoImage : picture-alliance/ dpa

Le conseil des ministres à Berlin en a officiellement décidé ainsi, ce qui ouvre la voie à l’établissement de relations diplomatiques entre Berlin et Pristina. Le président allemand Horst Köhler doit maintenant faire part de manière formelle aux autorités du Kosovo de cette reconnaissance…

L'Allemagne est le troisième état de l'Union européenne, après la France et la Grande-Bretagne, à reconnaître le nouvel Etat. Les Etats-Unis l’ont fait aussi au début de la semaine, sur quoi la Serbie a rappelé son ambassadeur en poste à Washington. Le gouvernement serbe à Belgrade a d’ailleurs annoncé procéder de la même manière dans tous les Etats qui reconnaitraient l’indépendance de cette province qu’ils considèrent comme le berceau de la nation serbe, même si une majorité albanophone y vit. Quoiqu'il en soit, le gouvernement allemand a pris sa décision politique et le bureau du président Horst Köhler a confirmé mercredi matin qu’une lettre officielle confirmant la reconnaissance officielle et l’établissement de relations diplomatiques avec les autorités kosovares va être adressée au président du nouvel Etat, Fatmir Sejdiu.

Actuellement cinq pays de l'UE, l'Espagne, Chypre, la Roumanie, la Grèce et la Slovaquie, refusent d'entériner la naissance du nouvel Etat, la jugeant contraire au droit international. Dans ces conditions, quel message l’Union européenne peut- elle adresser au Kosovo ? Gernot Erler, ministre d’Etat au Ministère des Affaires étrangères à Berlin:

« Ce qui est important c’est que l’Union européenne se prépare à endosser des responsabilités surtout en ce qui concerne le respect des standards démocratiques ou bien pour la protection des minorités au Kosovo. Pour ce faire, il y aura d’une part un Représentant spécial de l’Union européenne sur place, le diplomate néerlandais Pieter Feith. D’autre part, il y aura une mission spéciale de l’Union , EULEX, avec près de 2000 experts, policiers et juristes qui remplaceront peu à peu , la mission des Nations unies, la MINUK. Ce sont là de très importants jalons pour l’avenir du Kosovo… »

La mission européenne EULEX, -doit "guider et conseiller les institutions kosovares dans tous les domaines liés à l'Etat de droit", établir "une justice indépendante et multi-ethnique" ainsi qu' une police multi-ethnique.

L'arrivée des policiers, douaniers et magistrats européens dans le cadre de cette mission va s'échelonner sur quatre mois. Ce n'est que lorsque la mission, placée sous le commandement du général français Yves de Kermabon, sera réunie au complet que la MINUK devrait transmettre ses pouvoirs au gouvernement kosovar, dès lors conseillé et surveillé par la mission européenne. Quelque 2.800 soldats de la Bundeswehr, l’armée allemande sont actuellement déployés au Kosovo, au sein de la KFOR, force de l'OTAN de 17.000 hommes chargée de la sécurité dans l'ex province serbe, administrée depuis 1999 par l'ONU. La KFOR devra aussi appuyer la mission EULEX .

Ce mercredi, alors que Berlin a reconnu le Kosovo, le Représentant spécial de l’Union européenne, le Néerlandais Pieter Feith a entamé son mandat et pris la tête du Bureau civil international de l'Union européenne à Pristina...