L'Allemagne réforme la fiscalité des entreprises
15 mars 2007Die Welt ironise sur le nouveau cheval de bataille du Parti de gauche, selon lequel le contribuable moyen ne pourrait pas comprendre que l’on fasse un cadeau aux entreprises alors qu’il doit lui-même payer une TVA plus forte depuis le début de l’année. Et pourtant, estime Die Welt, les choses sont simples. On baisse les impôts pour que les entreprises n’aillent plus déclarer leurs profits ailleurs qu’en Allemagne. Car ce sont 100 millions d’euros qui passent chaque année légalement sous le nez du fisc. A long terme, conclut le journal, le manque à gagner que représente la baisse de l’impôt sera comblé.
Même écho du côté de l’Express de Cologne : Ce qu’ont tendance à oublier les pourfendeurs de la réforme, c’est qu’il y a des pays où l’on peut gagner bien plus, en payant bien moins d’impôts. En augmentant les avantages fiscaux aux investisseurs, on ne peut sans doute pas empêcher complètement les délocalisations d’entreprises, mais on peut les freiner. Et cela, affirme l’Express, profite aussi aux employés.
Un avis partagé par la Süddeutsche Zeitung. Pour le quotidien munichois, la réforme fiscale est une condition nécessaire pour assurer le succès des entreprises allemandes à l’ère de la mondialisation. Avec le nouveau taux d’imposition de 30%, l’Allemagne revient dans la compétition internationale. Néanmoins, rappelle le journal, il ne faut pas oublier que l’économie n’est pas seulement composée des multinationales et des grandes entreprises – principales bénéficiaires de la réforme – mais également des petites et moyennes entreprises, des professions libérales et des employés.
La Pforzheimer Zeitung reprend l’argument et ajoute : faire un cadeau qui se chiffre en milliards aux grands groupes est une injustice d’autant plus criante que ce sont eux qui, dans le passé, ont supprimé des emplois en masse et délocalisé leurs activités dans des paradis fiscaux. Le projet de loi ne mérite donc qu’un seul commentaire : peut mieux faire.
On termine par la Tageszeitung qui dénonce un système injuste. Avec cette réforme, les actionnaires vont verser moins d’impôts sur leurs gains qu’un employé n’en paie sur son salaire. Ceci n’est pas un bon signal pour une société déjà inquiète du fossé qui se creuse en riches et pauvres.