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L'Allemagne pour des sanctions contre la Syrie

30 avril 2011

Vis-à-vis des violences en Syrie, les pays occidentaux sont plus mesurés qu'en Libye. La capacité d'influence régionale de Damas est nettement plus importante. Pourtant, Berlin n'est pas hostile à des sanctions.

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Image : picture alliance/abaca

Berlin a refusé de soutenir l'intervention militaire en Libye. En Syrie, le gouvernement allemand se montre cette fois plus rapide à soutenir les sanctions à l'égard du gouvernement syrien pour la répression jugée inacceptable qu'il a conduite et continue de conduire contre sa population.

Pour Berlin, les sanctions sont considérées comme l'arme la plus logique et la plus efficace à brandir pour convaincre Damas de revenir à la raison. Pourtant, son efficacité est loin d'être assurée. Tout d'abord, le projet de déclaration présenté mercredi soir par l'Allemagne, la France, la Grande-Bretagne et le Portugal n'a pas été accepté par le Conseil de sécurité. Cette déclaration condamnait l'usage de la force en Syrie mais cette fois – et contrairement à la Libye – la Chine et la Russie s'y sont opposées.

Il faut rappeler que l'armée syrienne a envoyé cette semaine des tanks et plusieurs milliers de militaires pour écraser la révolte dans la ville méridionale de Deraa. En tout, près de 400 civils auraient été tués depuis le début des troubles en Syrie, qui ont débuté à la mi-mars.

Berlin veut faire entendre sa voix

Belgien EU Libyen Deutschland Außenminister Guido Westerwelle
La diplomatie allemande à la manœuvre pour imposer des sanctions contre DamasImage : dapd

Malgré cet échec au Conseil de sécurité, une session spéciale du Conseil des droits de l'Homme de l'ONU s'est ouverte ce vendredi à Genève. Par ailleurs, les Européens envisagent une série de sanctions économiques à l'encontre de la Syrie. Une attitude soutenue par Ruprecht Polenz, le président de la Commission des Affaires étrangères au Bundestag, la chambre basse du Parlement allemand :

« Je suis pour que nous disions très clairement à la Syrie que son comportement est inacceptable et que même dans les pays arabes, un gouvernement n'a la chance de se maintenir au pouvoir que si celui-ci s'appuie sur le soutien de la population et dans cette optique, les sanctions ciblées sont un premier pas nécessaire. »

Après avoir adopté sur la Libye une attitude abstentionniste très critiquée par ses alliés occidentaux, il semble que Berlin veuille cette fois profiter de cette nouvelle crise, en Syrie, pour prouver que le sort des populations arabes ne lui est pas indifférent. Une manière de préserver, aux côtés de la France, de la Grande-Bretagne ou des Etats-Unis, sa capacité d'influence dans cette partie du monde.

Auteur : Jean-Michel Bos
Edition : Sandrine Blanchard