L'Allemagne durcit les sanctions contre les chômeurs longue durée
1 juin 2006Selon Die Welt, cette embellie sur le marché du travail ne signifie pas nécessairement un retournement de tendance. Derrière les chiffres se cachent notamment les emplois saisonniers, gonflés par l’arrivée prochaine de la Coupe du Monde de football. Mais surtout, l’amélioration du marché du travail ne profite pas aux chômeurs de longue durée, qui selon les statistiques, représentent deux tiers des demandeurs d’emploi en Allemagne.
Pour la grande coalition, écrit la tageszeitung, le monde du travail allemand fonctionne de la manière suivante : il y a des emplois à profusion, mais personne ne veut les occuper. Il faut donc donner un coup de pied au derrière aux récalcitrants. Le message est sans équivoque et c’est une dénonciation : pour le gouvernement, les chômeurs de longue durée sont des paresseux. Selon le journal, c’est bien mal interpréter les chiffres publiés hier, des chiffres qui témoignent d’une baisse des emplois traditionnels au profit d’emplois précaires.
La Süddeutsche Zeitung constate avec inquiétude le cadre dans lequel la coalition gouvernementale a décidé du durcissement des sanctions qui visent, en fait, à économiser quelques milliards. Les dirigeants politiques, estime le journal, ont tendance à perdre de vue que la meilleure façon de faire des économies serait, d’une part, de donner une chance aux chômeurs de longue durée d’accéder à un emploi et, d’autre part, de faire en sorte que les jeunes ne démarrent pas leur carrière professionnelle en allant pointer au chômage. Mais, conclut la SZ, dénoncer les chômeurs qui abusent du système est un bon moyen pour les dirigeants politiques d’occulter toutes ces promesses électorales qu’ils n’ont pas tenues.