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L'Allemagne dans l'attente

Philippe Pognan13 décembre 2013

En Allemagne, on devrait savoir ce week-end si un nouveau gouvernement de « grande coalition » dirigé par la chancelière Angela Merkel sera vraiment mis en place. Le SPD avait appelé ses militants à donner leur avis.

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Image : picture-alliance/dpa

Après l'accord passé entre conservateurs de la CDU /CSU et sociaux-démocrates du SPD, il reste en effet un dernier obstacle à franchir : le vote des militants sociaux-démocrates sur ce projet d'alliance avec les conservateurs, vote dont le résultat est attendu au cours du week-end.

Le SPD est le plus vieux parti d'Allemagne. Le parti social démocrate allemand qui a fêté cette année ses 150 ans, a une histoire mouvementée. Mais ces dernières années, le SPD montre des signes de fatigue. En 20 ans le nombre de ses membres a diminué de moitié. Lors des élections législatives de 1998, le SPD avait obtenu 41 % des voix. Mais l'agenda 2010 du chancelier social démocrate Gerhard Schröder, -un programme de réformes basé sur de fortes restrictions sociales, décidé sans consultation des adhérents du parti-, a fait fondre le nombre de ses partisans. Lors des dernières élections le 22 septembre 2013, moins de 26% d'électeurs ont donné leur voix au SPD. C'est ce qui explique la ligne suivie maintenant par le président du SPD Sigmar Gabriel. Le politologue Frank Decker de l'université de Bonn :

SPD Regionalkonferenz 28.11.2013 Sigmar Gabriel
Sigmar Gabriel, chef du SPDImage : picture-alliance/dpa

« Quand Gabriel a pris la présidence du SPD il y a quatre ans, il a décidé de mettre fin à la politique autoritaire des cadres dirigeants et de davantage faire participer la base du parti, les militants, en leur accordant davantage de droits. »

« L'opposition c'est moche ! » cette parole d'un ancien dirigeant du SPD, Franz Müntefering, est une opinion partagée aujourd'hui encore par les dirigeants actuels du SPD. Ceux-ci ont longuement négocié l'accord de coalition conclu le 27 novembre avec la CDU/CSU qui en raison de la défaillance de son allié libéral (FPD) éjecté du parlement, n'avait plus d'autre choix. Malgré son médiocre résultat électoral, le SPD a donc la chance de quitter l'opposition pour faire partie d'une coalition gouvernementale avec les conservateurs qui avec 41,5% ont frôlé la majorité absolue. Mais Sigmar Gabriel doit tenir sa promesse et fait dépendre la signature de l'accord de l'approbation des quelque 470.000 adhérents du SPD. Aussi ces dernières semaines, la direction du parti a littéralement bombardé ses adhérents de messages électroniques, de SMS, de E-mails et d'appels téléphoniques afin de les persuader de voter pour la participation du SPD à un gouvernement de coalition.

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Angela Merkel (CDU) au centre, Horst Seehofer(CSU) à droite et Sigmar Gabriel(SPD) signent le projet d'accord de coalition le 27 Novembre 2013Image : Reuters

Samedi ou dimanche au plus tard, le SPD pourrait communiquer le résultat du vote par correspondance de ses adhérents. Malgré certaines voix critiques parmi les adhérents du SPD qui redoutent que leur parti ne parvienne pas à imposer suffisamment sa ligne sociale en tant que petit partenaire d'une grande coalition, les observateurs prédisent néanmoins une victoire du « oui ».

Si les 470.000 adhérents approuvent l'accord de coalition , la chancelière Angela Merkel doit être réélue par les députés du Bundestag, la Chambre basse du Parlement, pour un troisième mandat de quatre ans, et le nouveau gouvernement sera investi à Berlin. Neuf portefeuilles ministériels du nouveau gouvernement de coalition seront attribués aux conservateurs de la CDU /CSU, six aux sociaux démocrates du SPD.