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L'Allemagne au chevet d'Opel

Anne Le Touzé18 février 2009

Les pouvoirs publics essaient d'assurer l'avenir du constructeur qui compte quatre usines en Allemagne, depuis la maison mère américaine, General Motors, a annoncé la suppression de dizaines de milliers d'emplois.

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Image : AP

Parmi les scénarios envisagés, lit-on dans la Süddeutsche Zeitung, le rachat d'Opel à General Motors pour en faire une sorte d'entreprise d'intérêt public. Pourtant, il est peu probable que le sauvetage d'Opel, financé par les contribuables allemands, soit dans l'intérêt de la société. Les milliards d'aide seront certainement les bienvenus à Bochum, Eisenach ou Rüsselsheim, mais peu d'Allemands vont être prêts à payer des impôts supplémentaires pour sauver une entreprise après l'autre. Car si on aide Opel, il faut également aider Volkswagen, Daimler, BMW... Sans compter leurs fournisseurs.

Dans toute cette histoire, écrit Die Welt, on a tendance à oublier que ce n'est pas aux pouvoirs publics de sauver des entreprises de la faillite. On veut faire croire qu'Opel est un cas particulier parce que c'est soit-disant une entreprise en bonne santé qui est tirée vers le bas par General Motors, mais il y a beaucoup d'autres exemples. Si des responsables politiques influents pensent pouvoir récolter des voix avec un engagement de l'Etat, alors les chances de réussite sont grandes. Mais selon le journal, il s'agit certainement du pire critère pour accorder une aide publique.

Bochum Protest bei Opel
En 2004, les salariés de l'usine d'Opel (ici à Bochum) avaient déjà tremblé pour leurs emplois.Image : AP

La Frankfurter Allgemeine Zeitung commente avec un soupçon d'ironie les efforts menés par les responsables des Länder où sont implantées les usines Opel, jusqu'à aller aux Etats-Unis pour plaider leur cause. Les ministres-présidents Rüttgers et Koch se battent pour chaque emploi en danger. Ils ne vont certainement pas laisser un groupe américain fermer des usines qu'il a lui-même implantées en Allemagne. Mais où sont les perspectives d'avenir d'Opel au-delà des élections législatives, s'interroge le journal ?

Des emplois vont être supprimés dans le secteur de l'automobile allemand, Opel en tête, prévoit la tageszeitung. Si une telle perspective fait si peur, c'est parce que derrière le chômage se cache le spectre de la pauvreté en Allemagne. Si l'Etat est prêt à débourser autant d'argent, qu'il ne le fasse pas pour soutenir des entreprises à la santé douteuse, mais plutôt en investissant dans les salariés concernés. Cela comprend à la fois des plans de reconversion, mais également une aide plus généreuse à l'égard des chômeurs.