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L'Allemagne après la Coupe du Monde

Christophe LASCOMBES10 juillet 2006

Après la finale de la Coupe du Monde d’hier, c’est désormais l’heure du bilan pour les commentateurs de la presse allemande de ce matin. Si certains s’attachent plus aux aspects économiques, touristiques, voire sportifs, d’autres en restent plutôt aux aspects politiques.

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A l'instar des Journées mondiales de la Jeunesse, cette Coupe du Monde aura eu pour effet de présenter une Allemagne, aimable, sympathique et qui sait faire la fête.
A l'instar des Journées mondiales de la Jeunesse, cette Coupe du Monde aura eu pour effet de présenter une Allemagne, aimable, sympathique et qui sait faire la fête.Image : AP

Pour Die Welt, certains croient que jamais ou presque l’Allemagne ne s’est montrée aussi décontractée, aussi joyeuse et pleine d’entrain. Mais c’est une erreur. Rappelons-nous. La chute du Mur de Berlin n’a-t-elle pas elle aussi engendré une grande liesse populaire dans tout le pays ? Avec cette mer de drapeaux noir, rouge et or devant les ruines de l’Eglise du Souvenir de Dresde, le 19 décembre 1989, lors de la visite d’Helmut Kohl ?

La Frankfurter Allgemeine Zeitung modère son enthousiasme : certes, des millions de visiteurs, de téléspectateurs, mais aussi des millions d’Allemands, ont découvert ou redécouvert une nouvelle Allemagne. Mais cette euphorie ne pourra malheureusement pas s’appliquer à la politique intérieure du pays. On pourrait sincèrement souhaiter que l’enthousiasme engendré pour les réformes du football allemand stimule les forces réformatrices au sein du gouvernement.

Les spectateurs de la demi-finale de la Mannschaft contre l’Italie ont été à peu près aussi nombreux que ceux qui ont voté pour la grande coalition en 2005, observe la Frankfurter Rundschau. La différence c’est que si tout un peuple s’est rassemblé derrière Jürgen Klinsmann et ses joueurs, les électeurs se rappelleront au plus tard à la fin des vacances parlementaires que la joie d’Angela Merkel à la tribune des stades ne reflètaient pas l’ambiance de sa grande coalition. Dans l’ombre de la Coupe du Monde, celle-ci a réussi à grand-peine quelques compromis tout sauf plaisants sur la réforme du fédéralisme ou du système de santé. Que restera-t-il alors, une fois l’euphorie des jeux dissipée ? Eh bien le fait que nous pouvons être différents, que nous pouvons êtres amicaux et décontractés. Et c’est beaucoup! conclut le quotidien.