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L'Agenda 2010 : cinq ans après

Anne-Julie Martin14 mars 2008

Bilan mitigé pour l'Agenda 2010 lancé en Allemagne il y a cinq ans. Cet ensemble de mesures avait été mené par le chancelier de l'époque Gerard Schröder afin de réformer les retraites, de santé et le marché du travail.

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« En politique, c'est comme à la pharmacie : souvent les risques et les effets secondaires sont aussi importants que le principe actif d'un médicament ». Voici comment le quotidien la Tageszeitung résume le bilan de l'Agenda 2010.


Pour certains, les réformes ont été jusqu'ici un système efficace de réduction du chômage. Nombre d'économistes, employeurs et autres industriels considèrent qu'elles ont su s'attaquer aux rigidités du marché du travail qui faisait que l'économie de l'Allemagne végétait. Le père de cet Agenda, Gerard Schröder, porte évidemment, lui aussi, un regard positif sur l'évolution de son bébé : « on constate toujours plus que cet agenda était une bonne initiative ».
L'institut allemand de recherche économique présente également un bon bilan. Pour son président, Klaus Zimmermann, les chômeurs peuvent vraiment profiter de la croissance économique grâce à ces réformes : « Il s'agissait d'intégrer les groupes à problèmes dans le marché du travail. Ca a marché et on a aujourd'hui des preuves tangibles de ce succès ».
La mesure centrale était effectivement le Hartz IV, mécanisme très stricte d'indemnisation des chômeurs, visant à leur redonner une incitation à travailler. Trois ans après l'entrée en vigueur de cette réforme, le chômage a certes baissé de plus de 2%, mais pour beaucoup elle a accentué la fracture sociale et forcé les chômeurs à accepter n'importe quel emploi, même pour un salaire de misère.
L'Agenda a également été mal reçu par beaucoup d'électeurs de gauche qui ont reproché au chancelier social-démocrate d'amorcer un dangereux virage néo-libéral. Le parti lui-même s'en était retrouvé profondément divisé et cela avait largement encouragé la formation d'un nouveau parti d'extrême gauche : Die Linke. Die Linke qui font actuellement une percée spectaculaire et bouleverse le paysage politique allemand. Tandis que le SPD, lui, perd ses ouailles. Cette semaine il a atteint 23% d'intentions de votes, le chiffre le plus bas de son histoire.