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L'Afrique touchée par le changement climatique

11 novembre 2016

Alors que la COP22 a lieu au Maroc, la presse évoque le changement climatique et ses conséquences pour l’Afrique. Egalement à la Une : la fuite et la migration vers l'Europe.

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Les événements extrêmes comme les sécheresses et les inondations frappent durement le continent africainImage : picture-alliance/dpa/N. Bothma

Celui qui considère le changement climatique comme un phénomène qui concerne l’avenir devrait avoir une discussion avec un Africain, écrit Neues Deutschland. De préférence quelqu’un du Mozambique. Aucun pays du monde n’a été plus touché par des événements climatiques extrêmes l’année dernière, rapporte le journal, qui se base sur le rapport de l’ONG allemande German Watch, présenté à la conférence sur le climat à Marrakech. Le quotidien rappelle que le Mozambique a connu en 2015 sa pire sécheresse depuis les années 1980. Le Malawi a de son côté été frappé par des inondations dévastatrices. Le Ghana et Madagascar font eux aussi partie des dix pays les plus affectés par des événements climatiques extrêmes. Conclusion du journal : le changement climatique est déjà aujourd’hui une réalité dans le monde entier et les négociateurs réunis au Maroc doivent comprendre que le temps presse.
 

Fuite et migration

La presse réagit aussi à la suggestion réitérée par le ministre allemand de l’Intérieur, Thomas de Maizière, de renvoyer directement en Afrique du Nord les migrants sauvés en Méditerranée. Il plaide pour l'ouverture de centres d’hébergement dans des pays comme l’Egypte ou la Tunisie, pour y étudier les demandes d’asile et ne faire ensuite venir en Europe que les personnes au statut de réfugié reconnu.

Deutschland Untersuchungsausschuss Silvesternacht des NRW-Landtags - Thomas de Maizière
Thomas de Maizière avait déjà proposé de renvoyer les migrants sauvés en mer en Afrique du NordImage : picture-alliance/dpa/F. Gambarini

L’Afrique peut être un continent de rêve, écrit la Süddeutsche Zeitung. Non pas pour les personnes qui fuient la répression, la guerre et la pauvreté et partent en direction de l’Europe. Mais pour le ministre allemand de l’Intérieur, qui souhaite renvoyer les réfugiés et les migrants là où ils ont pris la mer. Une idée ambivalente selon le journal, qui ne veut pas voir l’Europe se transformer en véritable forteresse. Mais le fait de traiter les demandes d’asile directement en Afrique pourrait peut-être aider à dissuader certains de risquer leur vie en traversant la Méditerranée. Toutefois, seulement à certaines conditions : si la sécurité et la dignité des réfugiés étaient respectées dans les pays de transit en Afrique du Nord ; si l’Europe était prête à ouvrir des voies d’entrées légales et sûres à plus que quelques rares élus ; et si l’Union européenne trouvait une politique commune concernant les réfugiés. Beaucoup trop de « si » - pour de nombreuses personnes, la Méditerranée restera encore longtemps un cauchemar.

Le journal Junge Welt souligne de son côté que la mesure suggérée par Thomas de Maizière n’a aucun fondement légal et juridique. Ce qui semble plausible d’un point de vue économique et qui correspond aux demandes des populistes et de l’extrême-droite montre à quel point l’Occident prend au sérieux les droits de l’Homme, raille le quotidien. Et ce alors que l'Occident prétend les imposer par les armes dans d’autres parties du monde – poussant ainsi des centaines de milliers de personnes à prendre la fuite.

Les raisons qui poussent les jeunes africains à partir vers l’Europe

Symbolbild Flüchtlingsboot
Des milliers de personnes trouvent la mort chaque année en tentant de traverser la MéditerranéeImage : Getty Images/G. Bouys

L’hebdomadaire Der Spiegel publie un reportage sur la situation dans le département de Tambacounda, dans l’est du Sénégal. Depuis des générations, les jeunes quittent cette région défavorisée pour aller tenter leur chance dans la capitale, Dakar, dans les pays voisins ou en Europe. Leur désir de partir est devenu une véritable philosophie de vie, qui touche même les enfants de 10 ans : il faut à tout prix mettre les voiles ! Ici ce n’est pas la guerre, la répression ou le terrorisme qui pousse les jeunes vers l’étranger, mais la pauvreté et le manque de perspectives.

La Frankfurter Allgemeine Zeitung souligne de son côté que sur le continent, souvent même ceux qui ont un travail restent pauvres. Dans beaucoup de pays africains, les conditions ne sont pas réunies pour les investissements et la libre entreprise. L’Etat de droit et la protection de la propriété ne sont pas assurés, il manque de libres marchés. Au lieu de cela, ce sont des élites corrompues qui s’en mettent plein les poches.