-
1 juin 2010Le Probo Koala a fait un long périple pour réussir à se débarasser de sa cargaison dont personne ne voulait. Les déchets provenaient du Mexique, ils avaient été envoyés aux États-Unis. Et c'est là que la société Trafigura entre en jeu. Elle rachète les déchets et utilise le Probo Koala comme une véritable usine de traitement. A l'aide de produits chimiques, elle parvient à valoriser une partie des déchets, pour les revendre. Mais ce qui reste au fond des cuves est très toxique.
La société Trafigura tente alors de faire traiter ces déchets à Amsterdam, par la société Amsterdam Port Services (APS). Mais, alertée par les très fortes odeurs, cette société APS exige d'être payée beaucoup plus cher pour le retraitement, ce qui décourage Trafigura. Le bateau reprend finalement la mer avec sa cargaison. D'abord vers l'Estonie, puis le Nigéria, le Togo et enfin Abidjan.
La Ville d'Amsterdam mise en cause
Ayant connaissance de la toxicité de ces déchets, les autorités locales n'auraient pas dû laisser le navire repartir. C'est pour cette raison que la Ville d'Amsterdam et la société APS sont sur le banc des accusés au même titre que Trafigura et que le capitaine du navire, Sergiy Chertov, un Ukrainien.
Trafigura est accusé d'infraction à la législation sur les importations et exportations de déchets, mais aussi à la législation sur la protection de l'environnement et enfin de faux en écriture. La société encourt 1,34 million d'euros d'amende, le capitaine risque, lui, 21 ans de prison, au même titre que l'un des employés de Trafigura.
Après le déversement des déchets à Abidjan, qui a causé la mort de 17 personnes et des milliers d'intoxication, une partie de ces déchets a été envoyée en France pour être traitée. Mais il semble qu'une grosse quantité, de l'ordre de 3.000 tonnes, est toujours en Côte d'Ivoire.
Les poursuites concernant ces faits ont été abandonnées suite à un accord financier. Dans le cadre de deux procédures judiciaires, en Côte d'Ivoire et au Royaume-Uni, Trafigura a promis d'indemniser les victimes à hauteur de 185 millions d'euros.
Le procès devrait durer jusqu'au 2 juillet, à Amsterdam.
Auteur : Sébastien Martineau
Édition : Fréjus Quenum