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L'accueil des migrants, un défi pour l'Italie

11 octobre 2016

En 2016, l'Italie a enregistré un nombre record d'arrivées de migrants par la Méditerranée. Depuis que le pays a amélioré les procédures d'enregistrement, il reçoit de plus en plus de demandes d'asile.

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À Rome, la capitale, de plus en plus de réfugiés vivent dans des conditions critiques
À Rome, la capitale, de plus en plus de réfugiés vivent dans des conditions critiques Image : picture alliance/Pacific Press/M. Debets

Les rescapés de la mer, les autorités italiennes les connaissent bien. Le pays est en première ligne dans les opérations de sauvetage de migrants en Méditerranée. Depuis le début de l'année 2016, ils sont plus de 142.000 à avoir réussi la traversée. Un chiffre supérieur à celui de 2015 à la même époque. Mais contrairement à l'an passé, les migrants ne poursuivent plus leur route vers d'autres pays européens. Le préfet Mario Morcone est responsable de la migration au ministère italien de l'Intérieur:

Une image récurrente, celle du sauvetage de migrants entre la Libye et l'Italie
Une image récurrente, celle du sauvetage de migrants entre la Libye et l'ItalieImage : Reuters/Marina Militare

"Ils restent en Italie, où ils sont répartis selon un principe proportionnel dans les régions et les communes. Nous avons déjà accueilli plus de 170.000 personnes, du jamais vu. Maintenant, il faut lancer un vaste projet d'intégration et d'inclusion pour ces gens. Nous sommes persuadés que si nous y parvenons, cela peut représenter une chance pour l'Italie. Comme pour l'Allemagne dans le passé."

Des frontières hermétiques

L'enregistrement des empreintes est maintenant systématique
L'enregistrement des empreintes est maintenant systématiqueImage : picture-alliance/dpa/A. Weigel

Une des raisons majeures qui font que les migrants restent en Italie est que le passage des frontières, pour rejoindre par exemple la France ou l'Allemagne, est devenu très difficile. Les tentatives sont fermement repoussées. Mais les autorités italiennes ont aussi fait des progrès dans l'enregistrement des arrivants. Celui-ci est devenu systématique, ainsi que le prévoient les accords de Dublin qui régissent le droit d'asile en Union européenne. Et les empreintes des migrants enregistrées sont disponibles partout au sein de l'espace européen, selon Christopher Hein, du Conseil italien pour les Réfugiés:

"Si une personne arrive à Lampedusa et continue sa route vers Stuttgart, la police allemande peut voir en quelques secondes qu'elle était auparavant en Italie. Alors la procédure du système de Dublin se met en branle et la personne est renvoyée en Italie. Et si elle ne retourne pas là-bas, la personne n'a pratiquement plus aucun droit social et peu de garanties juridiques pour faire reconnaître son statut de réfugié. Alors évidemment, ça lui donne à réfléchir."

 

Les limites de la solidarité européenne

L'Allemagne s'est déclarée prête à accueillir jusqu'à 500 réfugiés par mois, selon le principe de solidarité inscrit dans le traité européen de Lisbonne en matière de droit d'asile. Mais la répartition des demandeurs d'asile est devenue une question sensible au sein des pays membres de l'Union européenne. Plus que jamais, l'Italie doit compter sur elle-même pour mettre en place l'accueil et l'intégration des réfugiés qui continuent d'affluer par milliers. Plus de 11.000 personnes ont encore été sauvées la semaine dernière par les gardes-côtes italiens. Selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), plus de 3.000 ont trouvé la mort depuis le début de l'année.