1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

La Syrie souffre

11 avril 2012

La presse allemande d'aujourd'hui analyse la situation en Syrie à la veille de l'entrée en vigueur prévu du plan de paix, décidée par le Conseil de Sécurité alors que les violences continuent sur le terrain.

https://p.dw.com/p/14ban
Les destructions continuent
Les destructions continuentImage : Reuters

Apparemment, le chef de l'Etat syrien semble toujours croire que la victoire finira par lui sourire, estime die Welt. Pourtant, Bachar al-Assad a perdu tout crédit politique depuis longtemps et même la Russie et la Chine, ses derniers alliés, semblent s'en rendre compte. Pourquoi ne demande-t-il pas à Moscou de mettre en place une solution à la yéménite : exil et impunité contre paix et reconstruction. C'est peut-être la dernière chance de sauver sa vie pour "l'ophtalmo de Damas".

Tout échec du cessez-le-feu devrait avoir pour conséquence immédiate des sanctions économiques beaucoup plus sévères, empêchant Damas de continuer à s'alimenter en armes, exige la Frankfurter Rundschau. Et puis, Moscou et Pékin doivent ici donner leur accord pour un éventuel envoi de soldats de la paix devant protéger la population civile. Cette troupe devrait être si possible constituée par la Ligue Arabe et mandatée par le Conseil de Sécurité de l'ONU. Jamais l'instant n'a été si propice à une telle mesure.

Iran UN Syrien Kofi Annan in Teheran
Kofi Annan réussira-t-il à ramener la paix ?Image : dapd

La guerre va devenir de plus en plus sanglante, analyse die tageszeitung. Il est certain que le dictateur syrien ne peut plus remporter la partie. Sa population va payer un lourd tribut avec des milliers de morts supplémentaires mais le clan Assad paiera aussi le prix du sang, avec son départ du pouvoir et, vraisemblablement, en y laissant sa vie. La seule inconnue est la date et le nombre de morts encore à venir. Et si les débordements de ce conflit vers les pays voisins comme en Turquie se multiplient, les appels à une intervention militaire pour renverser le régime ne pourront plus être longtemps ignorés.

Symbolbild Syrien Bevölkerung
La Syrie ne doit pas devenir un état monoculturelImage : AP

La Süddeutsche Zeitung revient sur ce qu'elle appelle les faux-amis de la Syrie. L'Arabie Saoudite et le Qatar sèment la zizanie dans le camp des opposants au pouvoir syrien et alimentent une brutalisation du conflit où il devient de plus en plus difficile de distinguer les bons des méchants. Riyad et Doha soutiennent la révolte syrienne car celle-ci est majoritairement d'obédience sunnite. N'oublions pas que les soulèvements en Tunisie, en Égypte et même en Libye ont amené au pouvoir les islamistes sunnites. En finançant les révoltés, les états du Golfe ne veulent pas aider la liberté et la démocratie. Ils veulent contribuer à la naissance d'une nouvelle Syrie sunnite, religieuse et conservatrice qui deviendrait ainsi leur allié naturel face aux chiites de Téhéran et de Bagdad, conclut le quotidien de Munich.

Auteur : Christophe Lascombes
Édition : Sandrine Blanchard