La Russie, une puissance mondiale?

"Hier encore la Russie et les Etats-Unis coopéraient pour contrôler le programme nucléaire de l'Iran. Aujourd'hui, ils se livrent une guerre par procuration en Syrie, déplore le quotidien Die Welt. Le drame des migrants vers l'Europe est le résultat de cette partie d'échec multi dimensionnelle qui ne s'achèvera que quand l'Arabie Saoudite et l‘Iran n'en pourront plus, que le dernier Syrien se sera réfugié en Europe et que les grandes puissances mondiales en seront arrivées aux menaces nucléaires..."

"Les effets secondaires ne sont pas moins négligeables, poursuit Die Welt: la brillante réputation de la chancelière qui paraissait si puissante il y a peu, se ternit; sa gestion de crise est défaillante. Les voisins européens assistent à l'effondrement du système Schengen (la libre circulation entre les pays de cette zone) et à l'impuissance de la bureaucratie de Bruxelles.

Pendant ce temps, Vladimir Poutine peut continuer de déstabiliser la situation. Et, critique l'éditorialiste, à tout cela s'ajoute le manque de leadership américain, comme si la campagne électorale aux Etats-Unis était une excuse suffisante pour oublier le Proche Orient et la nécessité d'équilibre entre les puissances… "

Selon la Frankfurter Allgemeine Zeitung "la Russie, avec ses frappes aériennes sur l'opposition syrienne, a pour seuls objectifs de stabiliser le régime de Bachar al Assad et de confirmer son propre statut de puissance mondiale. Cela renforce encore le dilemme dans lequel se trouve l'Occident. Les attaques sur les rebelles syriens ne font que les pousser dans les bras des islamistes, estime le quotidien. Mais des discussions des puissances occidentales avec Assad auraient probablement le même effet… En fait la Russie, les puissances régionales et les pays occidentaux ne peuvent coordonner leurs actions en Syrie tant que leurs objectifs stratégiques sont contradictoires, conclut la FAZ."

Autre thème : les "zones de transit" pour migrants en Allemagne

L''idée des conservateurs au sein du gouvernement allemand de créer des "zones de transit" aux frontières de l'Allemagne afin de filtrer les immigrants et n'accueillir que ceux qui ont le droit à l'asile politique suscitent bien des débats.

"A quoi ressembleraient de telles zones de transit? s'interroge le journal Südwestpresse. "De gigantesques camps à la frontière, entourés de fils de fer barbelés et de murs de plusieurs mètres de haut, gardés par des agents de sécurité armés ? Aucun réfugié n'entrerait de son plein gré dans une telle prison provisoire. En un rien de temps, les migrants chercheraient et trouveraient des routes alternatives ce qui rendrait ces zones de transit absurdes ", conclut l'éditorialiste.

"La chancelière a cédé à la pression des conservateurs de la CSU bavaroise et celle d'une partie de son propre parti CDU", souligne le quotidien Volksstimme. "La question de l'efficacité de telles zones de transit se pose. On créerait ainsi des îles qui pourraient être contournées, évitées. Il faudrait alors, sur des centaines de kilomètres, fermer toutes les frontières. Inacceptable pour la chancelière!"