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La rue gronde en Égypte, le scrutin menacé

5 juin 2012

Des manifestants protestent, au Caire, contre le verdict dans le procès de Hosni Moubarak et plusieurs de ses proches. Leur colère est aussi dirigée contre la candidature d'Ahmed Chafik à la présidentielle.

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La place Tahrir ne désemplit pas
La place Tahrir ne désemplit pasImage : dapd

Ahmed Chafik a été le dernier Premier ministre du président déchu Hosni Moubarak et c'est lui qui devrait affronter les 16 et 17 juin prochain, le candidat des Frères musulmans, Mohamed Morsi, au second tour de cette élection présidentielle. Les adversaires politiques d'Ahmed Chafik, mais aussi les manifestants qui sont rassemblés au Caire, ont toujours récusé sa candidature, arguant du fait qu'il a servi sous Hosni Moubarak et que, par conséquent, il ne saurait prétendre à un poste électif. Cependant, il faudra attendre le 11 juin pour savoir si Ahmed Chafik peut rester en lice pour ce second tour. C'est en effet lundi prochain que la Haute Cour constitutionnelle doit se prononcer sur la validité de la candidature de monsieur Chafik.

Ägypten Premierminister Ahmed Shafik
La candidature d'Ahmed Chafik pose toujours problèmeImage : picture-alliance/dpa

Une loi qui divise

Pour comprendre l'opposition à la candidature d'Ahmed Chafik, il faut se référer à un texte adopté par les députés égyptiens. Il s'agit de la loi dite de "l'isolement politique", votée le 12 avril dernier par le Parlement dominé par les islamistes. Une loi qui interdit à tous les anciens hauts responsables politiques de l'ère Moubarak, d'exercer des droits politiques pendant dix ans. Or, Ahmed Chafik a été le dernier Premier ministre de Hosni Moubarak. Cet ancien chef d‘état-major de l'armée de l'air égyptienne, âgé aujourd'hui de 70 ans, a été nommé à ce poste alors que la révolution était en marche.

Sa candidature avait été invalidée par la commission électorale avant d'être finalement acceptée. Ce qui avait provoqué le courroux d'une partie de la classe politique et surtout du mouvement révolutionnaire, qui le présente comme le candidat de l'armée. Des révolutionnaires qui n'ont pas hésité, la semaine dernière, à mettre le feu au quartier général de campagne d'Ahmed Chafik. Et une confirmation de sa candidature par la Haute Cour constitutionnelle pourrait accentuer un peu plus la tension dans le pays. D'ailleurs, les manifestants de la place Tahrir demandent le gel du processus électoral jusqu'au vote d'une loi empêchant Ahmed Chafik de se présenter à l'élection présidentielle des 16 et 17 juin prochain.

Bonus : écoutez ci-dessous l'analyse de Riadh Sidaoui, directeur du Centre arabe de recherche et d'analyse politique et sociale, à Genève. Au micro de Carole Assignon, il explique à quel scénario on peut s'attendre en cas d'invalidation de la candidature d'Ahmed Chafik.

Auteur : Georges Ibrahim Tounkara
Édition : Anne Le Touzé

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