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"La radioactivité ne connaît pas de frontières"

Philippe Pognan21 avril 2016

La ministre allemande de l‘Environnement a demandé à la Belgique de stopper, au moins temporairement, deux vieilles centrales nucléaires, celles de Tihange et de Doel, proches des frontières allemandes.

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Belgien Atomkraftwerk Tihange
Image : picture-alliance/dpa/O. Berg

Une initiative inhabituelle, mais qui reflète les inquiétudes du gouvernement allemand à Berlin quant à la sûreté des réacteurs belges.

Sous le titre "Passage de frontières", la Süddeutsche Zeitung écrit : „La radio-activité ne connaît pas de frontières !..."... Barbara Hendricks, elle, en a franchi une, de frontière. Les autorités allemandes s'immiscent dans la sécurité nucléaire de pays étrangers ? C'est nouveau. Mais cela est aussi révélateur des déficits du contrôle du nucléaire en Europe, souligne la Süddeutsche Zeitung. Depuis toujours, les Etats de l'Union européenne revendiquent leur souveraineté dans le domaine de l'énergie nucléaire. Entretemps, les réacteurs défaillants des centrales nucléaires des pays voisins qui entourent l'Allemagne vieillissent – mais les habitants concernés en Allemagne, de l'autre côté de la frontière, n'ont pas le droit à la parole lorsque, à quelques dizaines de kilomètres de chez eux, on décide de rallonger la durée de vie d'une centrale nucléaire vétuste ! Les conséquences d'un accident nucléaire dépassent les frontières. Mais pas les mesures de prévention dans l'Union européenne!" ,s'indigne le quotidien de Munich.

Antinukleare Proteste in Aachen
Manifestation contre le nucléaire à Aix-la- Chapelle en Allemagne, près de la frontière belgeImage : DW/G. Borrud
Ukraine verlassene Dörfer bei Tschernobyl Besuch Barbara Hendricks
La ministre allemande de l' Environnement Barbara Hendricks dans un village abandonné près de Tchernobyl, en Ukraine (21.03.2016)Image : DW/J. Thurau

"Le gouvernement allemand veut-il imposer sa politique anti-nucléaire aux Etats membres de l'Union européenne comme c'est le cas pour sa politique migratoire?" s'interroge la FAZ, la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Cela serait là dans la logique de l'esprit missionnaire des déclarations de politiciens allemands à l'adresse du reste du monde après l'accident nucléaire de Fukushima en 2011 : abandon du nucléaire d'abord en Allemagne, puis dans le reste de l'Europe. Mais, en Europe, les Allemands sont décriés depuis longtemps déjà en tant que donneurs de leçons. C'est pourquoi, estime l'éditorialiste, la Belgique ne se laissera pas dicter par Barbara Hendricks à Berlin ou par qui que ce soit en Allemagne, si et quand elle doit fermer ses centrales nucléaires à cause de prétendus risques d'accident. Il y a des agences nationales et internationales de contrôle nucléaire pour cela !", conclut le quotidien de Francfort.

Autre thème: le Conseil Otan -Russie

Les représentants de l'Otan et de la Russie se sont réunis hier, au siège de l'Alliance Atlantique à Bruxelles, pour la première fois en près de deux ans. "Le Conseil Otan-Russie a été fondé après la Guerre Froide afin de réduire la méfiance mutuelle entre la Russie et les puissances occidentales, relève la taz, die tageszeitung. Les représentants des deux camps se rencontrent régulièrement, discutent de questions communes et participent même à des manœuvres militaires communes. Mais, dès qu'un conflit armé se produit qui pourrait gagner le reste du continent, l'un des protagonistes, se lève et coupe les contacts, comme dans le cas de la guerre en Ukraine ou auparavant celles en Géorgie ou au Kosovo.

Nato Russland-Rat - Logo
Image : Getty Images/AFP/P. Malukas

Que le Conseil siège de nouveau est peut-être un signe de détente. Mais, conclut la taz, au vu des désaccords entre Moscou et les Alliés sur la crise en Ukraine et l'avenir de la sécurité en Europe, rien ne semble indiquer que les protagonistes se conduisent de manière plus constructive lors d'un prochain conflit"…