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La réforme du « machin »

Yvon Arsenijevic22 mars 2005

Le « machin » - c’est le petit nom pas très flatteur que le Général de Gaulle, alors président de la République française, avait donné dans les années soixante à l’Organisation des Nations Unies. Eh bien le « machin », puisque beaucoup sont d’avis que l’ONU l’est restée, va se réformer. « En profondeur » même. Son actuel secrétaire général, Kofi Annan, l’a annoncé hier à New York. Les réactions de nos confrères de la presse écrite allemande.

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Le secrétaire général des Nations Unies, Kofi Annan, à la tribune de l'organisation, à New York
Le secrétaire général des Nations Unies, Kofi Annan, à la tribune de l'organisation, à New YorkImage : AP

Le Tagesspiegel est formel : les Nations Unies doivent être réformées. Tout le monde est d’accord là-dessus, insiste le journal de Berlin. Et Kofi Annan a su exploiter la marge de manœuvre à sa disposition : qu’il s’agisse de la réforme de la commission des droits de l’homme, de la mise au point d’une convention anti-terrorisme, de la protection contre les armes de destruction massive ou de l’appel aux pays riches de tenir enfin leur promesse et de réserver 0,7 % de leur PIB à l’aide au développement – rien que des propositions raisonnables et justifiées, s’enflamme le Tagesspiegel.

Reste la question de l’élargissement du Conseil de Sécurité qui donne un peu plus de fil à retordre à nos confrères, même si, comme l’écrit la Nordwest-Zeitung, les crises ont parfois du bon : celle de la guerre d’Irak par exemple, qui a vu l’ONU condamnée à l’impuissance, mais qui fait comprendre aujourd’hui aux États-Unis que les problèmes de la planète ne peuvent pas être résolus par un seul pays, aussi puissante que soit son armée. C’est une chance énorme pour Kofi Annan et pour les Nations Unies, écrit encore l’éditorialiste d’Oldenbourg, une chance à ne pas laisser passer.

Bon, mais l’élargissement du conseil de sécurité – ah, ça il y en a qui sont pour : l’Allemagne notamment qui fait partie (avec le Japon. l’Inde et le Brésil) de ce que la Süddeutsche Zeitung de Munich présente comme la « bande des quatre », partisane de la formule créant automatiquement de nouveaux sièges permanents au sein du conseil.

« Que les Allemands parviennent enfin à se qualifier pour la Ligue des champions de la diplomatie internationale, renchérit de son côté la Frankfurter Zeitung, c’est quelque chose que peuvent comprendre même les esprits qui associent l’ONU aux trois lettres d’une grille de mots croisés. »

L’élargissement du conseil de sécurité est « incontournable », écrit aussi la Sächsische Zeitung de Dresde, mais s’agit-il vraiment du point le plus crucial, demande de son côté la Badische Zeitung de Fribourg qui doute qu’un conseil « plus large » prenne automatiquement des décisions « plus intelligentes ». Davantage de pays membres égale davantage d’intérêts particuliers, calcule encore la Badische Zeitung, égale donc davantage de risques de blocage. Pour agir plus vite et plus efficacement, reprend pour finir la Sächsische Zeitung, l’ONU doit aussi se débarrasser du droit de veto sous sa forme actuelle : pas question d’en faire un point tabou de la réforme en perspective !