1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

La réforme de la santé

Laura Auriole5 octobre 2006

La Réforme du système de santé en Allemagne. Après de longues semaines de tergiversations, les différentes composantes du gouvernement allemand se sont enfin mis d’accord sur un projet de réforme du système de santé. Au cœur de cette réforme : la création d’un fonds de santé qui doit rentrer en vigueur le 1er Janvier 2009. Il était question jusqu’à présent de 2008. D’après certains observateurs, ce report est en fait un moyen de remettre à plus tard la nécessaire refonte d’un système devenu trop coûteux.

https://p.dw.com/p/C75h
Angela Merkel, Kurt Beck et Edmund Stoiber
Angela Merkel, Kurt Beck et Edmund StoiberImage : AP

Le système d’assurance maladie allemand représente 140 milliards d’euros. C’est l’un des plus coûteux au monde. Le système fonctionne de la manière suivante : chaque employé, sauf exception, doit être assuré auprès d’une caisse d’assurance maladie. L’assuré paie une partie de la cotisation, l’autre partie est payée par l’employeur. Cette cotisation représente environ 14% d’un salaire. En échange, les coûts des traitements et des médicaments sont couverts par l’assureur. Cette année, le système affichera un déficit de sept milliards d’euros. De plus, les experts jugent que ce système ne pourra pas faire face au vieillissement de la population et à l’augmentation des coûts de santé. En plus de cela, le système est trop complexe : il est constitué de plus de 250 caisses d’assurance maladie publiques et d’une branche privée.

La réforme de la santé était donc un des objectifs majeurs de la chancelière Angela Merkel à son arrivée au pouvoir en 2005. Aujourd’hui les trois partis du gouvernement, à savoir les sociaux-démocrates du SPD, les chrétiens-démocrates de la CDU et les chrétiens sociaux de la CSU bavaroise, se sont mis d’accord sur une réforme. Une réforme dont le point central est le projet d’un fonds de santé. Un fonds qui collectera les cotisations des salariés et des employeurs en fonction du revenu de chacun. Puis qui les redistribuera aux caisses publiques à raison d’une somme fixe par assuré. A noter : les personnes atteintes de maladies chroniques obtiendront une somme supplémentaire.

Les négociations ont été longues et cette réforme est le fruit d’un compromis au sein de la coalition. Un compromis entre une gauche qui voulait que les cotisations varient en fonction des revenus et une droite qui ne voulait pas attenter au système privé.

Mais voilà, ce compromis est loin de satisfaire tout le monde. C’est surtout du côté des sociaux-démocrates qu’on grince des dents. Pour eux, cette réforme désavantage les plus pauvres. Il en est de même pour le propre camp de la chancelière, surtout dans la CSU bavaroise, où des mécontentements se font entendre. D’autre part, cette réforme entrera en vigueur en 2009, soit un an plus tard que prévu. Or, et c’est ce qui ressort de la plupart des critiques, il y a peu de chance pour que la grande coalition existe encore à ce moment-là. Il ne s’agit donc pas vraiment d’une réforme mais plutôt d’un moyen pour les partis au pouvoir de sauver la face.