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La querelle du temps de travail

30 janvier 2009

Après que le Parlement ait rejeté un texte qui permettait de travailler jusqu'à 65 heures par semaine, les Européens doivent trouver un compromis dans une querelle vieille de quinze ans

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Image : picture-alliance/ dpa

Le temps de travail est un des plus vieux chantiers européens. Celui-ci est régi par une directive de 1993 qui établit un maximum de 48 heures par semaine. Mais la Commission a été obligée de réviser ce texte en 2004 et depuis lors, le débat fait rage. Les états membres sont certes parvenus à un accord l’année dernière. Sur la base d’un compromis qui conserve le plafond des 48 heures et autorise certains états à utiliser une clause d’opt-out en rehaussant la limite hebdomadaire à 65 heures. Mais ce compromis a été rejeté par le Parlement européen en décembre et désormais, Bruxelles s’efforce de trouver un nouvel équilibre entre d’un côté, les eurodéputés favorables à une protection accrue des salariés et de l’autre, les états membres qui, au sein du Conseil, ont plutôt tendance à promouvoir la flexibilité.

Parmi ces états membres, la Grande-Bretagne a toujours soutenu la liberté de travailler plus. Mais depuis que le Parlement européen a voté contre la possibilité des « opt-out », beaucoup d’employeurs britanniques s’affolent à l’idée d’être peut-être obligés d’ici trois ans d’appliquer strictement la semaine de 48 heures, ce qui dans certains secteurs comme la restauration, paraît impensable. Par ailleurs, la crise économique accroît la pression sur les salariés qui peuvent difficilement refuser de travailler plus. Reportage à Londres de Muriel Delcroix.

En France maintenant. Alors même que le Président Sarkozy a ouvert la porte à un démantèlement des 35h, la flexibilité introduite par la réduction du temps de travail permet paradoxalement aux entreprises d’amortir les effets de la crise. Plutôt que de procéder à des licenciements, nombreuses sont celles qui, ces dernières semaines, ont demandé à leurs salariés de prendre leurs « RTT », ou de puiser dans leur Compte Epargne Temps par anticipation. Chez Arcelor Mittal, depuis le 1er janvier, la direction peut disposer de 80% des RTT des salariés «quand ça va mal ». Quand ca va bien, ce sont les salariés qui décident des dates de RTT, à hauteur de 80% là encore.

Reportage de Laurent Berthault à l’usine de Montataire, au nord de Paris.