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La (presque) unité des partis allemands sur la mission en Afghanistan

Anne Le Touzé9 septembre 2009

Après la mort de civils dans un bombardement de l'OTAN sur commandement allemand en Afghanistan, la déclaration gouvernementale d'Angela Merkel et de Frank-Walter Steinmeier fait la Une de toute la presse du jour.

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Angela Merkel (CDU) et Frank-Walter Steinmeier (SPD) unis sur l'AfghanistanImage : picture-alliance/ dpa
Nato Angriff auf von Taliban entführten Tanklaster
La frappe de l'OTAN, vendredi, a tué jusqu'à 90 civilsImage : AP

Claires, concises et directes, voici comment la Süddeutsche Zeitung qualifie les allocutions d'Angela Merkel et Frank-Walter Steinmeier hier au Bundestag. La chancelière et son vice-chancelier ont expliqué pourquoi la Bundeswehr ne peut pas se retirer tout de suite d'Afghanistan, et pourquoi il lui faudra le faire dans un avenir pas si lointain. Si ces discours avaient été prononcés plus tôt, poursuit le journal, les Allemands douteraient peut-être moins de l'engagement de leur armée en Afghanistan. Et les députés du prochain parlement, qui devront voter la prorogation de la mission en décembre, auraient sans doute moins de mal à prendre leur décision. Quoiqu'il en soit, Angela Merkel et Frank-Walter Steinmeier ont montré sur ce sujet que la Grande coalition pouvait encore adopter une position commune, ce qu'elle n'avait pas fait depuis les pires heures de la crise économique.

SPD Wahlplakate
Le débat ne trouble pas la campagne électorale en AllemagneImage : picture-alliance/ dpa

Cette unité est une marque de maturité diplomatique, estime la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Tous les partis savent que la mission allemande en Afghanistan n'est pas populaire dans l'opinion publique et que chaque soldat ou civil tué la rend encore plus difficile à justifier. Mais la plupart des responsables politiques allemands sont aussi conscients du risque auquel le monde serait exposé si l'Afghanistan redevenait une base du terrorisme islamiste et entraînait son voisin pakistanais, détenteur de l'arme nucléaire, dans ce tourbillon.

Wahlplakat gegen Bundeswehreinsatz in Afghanistan
Seul le parti de la gauche radicale Die Linke réclame un retrait immédiat des troupes allemandesImage : picture-alliance/ dpa

Pour la tageszeitung, l'unité des partis (sauf celui de la gauche radicale) sur cette question est plutôt dûe aux postes que briguent les différentes formations après les élections. En tant que candidat à la chancellerie, Frank-Walter Steinmeier se doit de tenir un discours aussi souverain qu'Angela Merkel. Et cela vaut tout autant pour les deux partis d'opposition Verts et FDP qui briguent le fauteuil de ministre des Affaires étrangères : les Verts, qui l'ont occupé au moment où a été voté le tout premier mandat de l'armée allemande en Afghanistan, et les libéraux qui espèrent diriger le pays aux côtés d'Angela Merkel.

ISAF-Kommandeur in Afghanistan, US-General Stanley McChrystal
Le commandant de la force de l'OTAN, le général Stanley McChrystalImage : dpa

Die Welt

relève le ton de la chancelière envers ses alliés de l'OTAN. Angela Merkel n'a pas apprécié qu'un général de l'Alliance se permette de tirer des "conclusions hâtives" sur le bombardement de vendredi. Et c'est la première fois, observe le journal, qu'un chancelier allemand ose critiquer ouvertement ses alliés européens. Jusqu'ici, l'Allemagne réglait la plupart de ses différends avec ses partenaires européens sans impliquer l'opinion publique. Avec ces critiques, Angela Merkel a brisé la tradition, c'est une marque de souveraineté.