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La Pologne à reculons

Konstanze von Kotze
21 juin 2017

La presse allemande s'inquiète de la régression de l'Etat de droit en Pologne et de la passivité de l'Union européenne. La démission de plusieurs ministres en France est également à la Une des journaux.

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Polen Verfassungsgericht Richter
Image : Reuters/K. Pempel

Seule la Süddeutsche Zeitung qui revient longuement sur le coup décisif que vient de porter la Cour constitutionnelle polonaise à la séparation des pouvoirs et à l'indépendance de la justice. A travers un jugement controversé, la Cour vient en effet d'ouvrir la voie à une prise de contrôle de la justice par le gouvernement. Concrètement, explique le quotidien, ce dernier pourra désormais indirectement choisir les juges du pays. Un retour en arrière majeur qui rappelle à l'éditorialiste l'époque communiste. Mais comme pour le moment, personne ne semble protester, les autorités foncent, tant qu'à faire juste avant le début de la pause estivale et le départ en vacance de millions de Polonais.

Malgré la tournure dramatique que prennent les évènements, l'opposition et l'Union européenne semblent désunies et paralysées, écrit le quotidien munichois. L'un des chefs de l'opposition a bien tenté de réunir les forces démocratiques sous une même bannière contre Droit et Justice, le parti au pouvoir. Mais son initiative n'a pratiquement eu aucun écho. Quant à l'Union européenne, elle reste passive, trop préoccupée par d'autres crises et les négociations avec Londres sur le Brexit. Si elle n'a pas accepté le démontage de l'Etat de droit en Pologne, l'un de ses membres les plus importants, elle s'y est résignée.

Frankreich François Bayrou und Marielle de Sarnez
François Bayrou et Marielle de Sarnez, deux poids lourds du MoDem, quittent le gouvernementImage : picture-alliance/dpa/C. Saidi

"Ministres en marche"

Avant même que la version papier des journaux aient pu dire ouf, les démissions de Richard Ferrand, ministre de la Cohésion des territoires et de Sylvie Goulard, ministre des Armées ont été suivies de deux autres : François Bayrou, ministre de la Justice et Marielle de Sarnez aux Affaires européennes. Les quatre ministres se sont pris les pieds dans le tapis de la moralisation de la vie politique annoncée par le nouveau président.

La Frankfurter Allgemeine Zeitung s'intéresse en particulier au cas Sylvie Goulard qui a démissionné pour pouvoir démontrer sa bonne foi dans une enquête judiciaire visant des emplois fictifs au sein du parti centriste ModDem auquel elle appartient. A Berlin, nombreux sont ceux qui vont regretter le départ de cette germanophile et européenne convaincue, écrit le quotidien. Mais pour Emmanuel Macron, c'est sans-doute la bonne décision. Il a été élu sur ses promesses de réformes - dans le domaine économique mais aussi politique.

"Ministres en marche", titre pour sa part die Tageszeitung dans son édition en ligne. Ces départs vont permettre à Emmanuel Macron d'élargir sa coalition tout en affaiblissant encore un peu plus les camps socialiste et conservateur, prédit le quotidien. Quant au site internet de Die Welt, il se fait l'écho de la réaction de Marine Le Pen, la chef du Front National : Emmanuel Macron a utilisé François Bayrou comme un vieux torchon. Il a eu besoin de lui pour remporter la présidentielle et maintenant il le jette.