La police congolaise tire sur les manifestants anti-Kabila
22 janvier 2018Les manifestants protestaient dimanche à l’appel de l’Eglise catholique et d’organisations de la société civile.
David, un manifestant de Kinshasa déclare: "Notre seul objectif, c'est l'alternance. Nous souhaitons rappeler au gouvernement et au président qu'il est temps d'appliquer l'accord de la Saint-Sylvestre qui prévoit l'organisation d'élections cette année. C'est la priorité pour notre pays."
Fatou, une étudiante, laisse éclater sa colère : "Trop c’est trop, s'indigne-t-elle, nous sommes fatigués, tout a une fin. Kabila doit partir, on en a assez de lui, on en a assez de souffrir au Congo. Nous les jeunes, nous étudions pour nous retrouver finalement au chômage. »
A Kinshasa, au moins six personnes ont été tuées et plus d’une trentaine blessées. Dans le district de Limete, un ami de cet homme, Hervé, a été tué, plusieurs personnes déposent son corps devant les locaux de la Monusco.
Hervé témoigne: "Nous sommes venus ici avec le corps parce que la police nous pourchasse à moto. Ils veulent nous arracher au corps mais ils n’ont pas réussi à nous séparer. Notre ami n’était pas dehors dans la rue, la police l’a poursuivi et a tiré sur lui. »
Des violences ont eu lieu aussi dans l’est du pays, à Goma notamment, mais aussi à Beni, où une douzaine de militants de la Lucha ont été arrêtés. Des violences aussi dans le Katanga, à Lubumbashi.
Le gouvernement a coupé internet et les services de messagerie à travers le pays, afin d’éviter les regroupements.
(avec agences)