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La nouvelle stratégie de Bush en Irak

Christophe LASCOMBES12 janvier 2007

L’annonce du président américain de poursuivre sa stratégie de la force en Irak et d’envoyer encore plus de 20 000 soldats trouve un écho critique dans le monde entier, ainsi que dans la presse allemande de ce matin.

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Hier, le président américain a choisi une stratégie d'autant plus controversée qu'elle ignore même les recommandations de ses conseillers militaires.
Hier, le président américain a choisi une stratégie d'autant plus controversée qu'elle ignore même les recommandations de ses conseillers militaires.Image : dpa

Bush reste stupide, titre sans complexes la Tageszeitung. Ce qu’il veut vendre comme « nouvelle stratégie » est surtout une insolence sans nom sur le plan de la politique intérieure. A deux ans de son départ et avec la confortable certitude de ne pas briguer un troisième mandat, Bush ignore superbement les conseils de ses experts, de son opposition et de sa propre opinion publique.

La Frankfurter Allgemeine Zeitung par contre considère qu’il s’agit là d’un choix fondé : sans les Américains, la majorité du pays serait dépecée par les parties ennemies en présence. Le fait que Bush avoue son erreur de ne pas avoir envoyé dès le début des troupes suffisantes n’est pourtant qu’une maigre consolation. Sa froide ignorance des recommandations de la commission Baker, politiquement proche de son parti, est sans doute sa dernière chance de surmonter dignement la fin de sa présidence.

Pour la Frankfurter Rundschau, Bush répète ses erreurs passées, pire, il en accentue les effets qui sont la terreur, le chaos et la souffrance. Pourtant, ses partenaires, les critiques dans son propre pays et les Européens peuvent faire quelque chose. Ils doivent prendre conscience que la Maison Blanche est aux mains d’un homme politique obstiné qui a perdu tout contact avec la réalité.

Le cap pris hier par George Bush est extrêmement dangereux, souligne Die Welt. Bush ne renforce pas seulement la pression sur les poseurs de bombes irakiens, il vise surtout leurs commanditaires iraniens et là, l’escalade ne fait que commencer. Personne ne doit se faire d’illusions : l’issue de cette politique est l’embrasement général du Proche et du Moyen-Orient et le renversement des régimes de Damas et de Téhéran pour conforter le nouveau régime de Bagdad.

Pour la Süddeutsche Zeitung, cela prendra encore au moins deux ans avant que Washington puisse se retirer de cette guerre déjà perdue. George Bush espère pouvoir éteindre l’incendie irakien avec le sang des soldats américains. Pourtant, le calcul politique de George Bush est doublement fatal car ni en Irak, ni dans son propre pays, il ne peut compter sur l’appui qui lui serait impérativement nécessaire pour accomplir son rêve de victoire finale, conclut le quotidien.