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La Monusco peut-elle protéger les Congolais?

Blaise Dariustone
11 décembre 2017

Après l'attaque contre les Casques bleus tanzaniens jeudi dernier, l'Onu compte mettre davantage de pression sur les groupes armés en RDC. La population est sceptique quant à la capacité de la Monusco de la protéger.

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Kongo UN Mission MONUSCO
Image : picture-alliance/dpa/M. Kappeler

"Nos casques bleus ont subi une attaque d'une ampleur jamais inégalée" (Charles Bambara)

Une cérémonie d'hommage aux Casques bleus tanzaniens tués jeudi dernier s'est tenue ce matin dans l'est de la République démocratique du Congo. Quatorze cercueils couverts du drapeau tanzanien étaient installés près de Beni, dans la province du Nord Kivu, pour y recevoir des honneurs militaires. Les corps seront rapatriés entre demain et mercredi prochain. 

Le bilan de cette attaque établi par l'ONU est d'au moins 14 morts et 44 bléssés, tous Tanzaniens. Cette attaque serait le fait des miliciens des Adf, selon la Monusco. Elle a obligé les soldats de la mission onusienne à abandonner leur position, laissant derrière eux des civils.

Kongo Friedenswächter ermordet
Deux Casques bleus à Goma dans l'Est de la RDCImage : picture-alliance/AP Photo/J. Delay

Pour Pamphile Mabalia Mantuba Ngoma, cela est inquiétant."Que ça soit l'ancienne Monuc, (la Mission de l'Organisation des Nations unies en République démocratique du Congo) ou la Monusco, (Mission de l'Organisation des Nations unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo) de maintenant, toutes ces missions devraient s'attaquer à l'ennemi à la place des troupes nationales, s'il le faut pour défendre le pays et la population", explique l'ethnologue, professeur à Kinshasa. "Malheureusement, les nations qui envoient les hommes pour les missions de maintien de la paix voudraient avoir des soldats retournés vivants dans leurs pays donc, parfois, ces soldats tombent eux même sous le coup de la mission. Toute force qui a des difficultés pour se protéger aura des difficultés pour protéger la population."

 L'Onu compte mettre davantage de pression sur les groupes armés en RDC

Demokratischen Republik Kongo - Charles Bambara, Sprecher der UN-Mission Monusca
Charles Bambara, porte-parole de la MonuscoImage : DW/D. Köpp

Depuis jeudi, des opérations conjointes Monusco-armée congolaise sont en cours dans la région de Beni. De l'avis de Charles Bambara, toutes les dispositions sont prises pour protéger la population civile de cette zone très complexe, en raison de la densité de sa forêt. "Nos casques bleus ont subi une attaque d'une ampleur jamais inégalée certes, mais je peux vous assurer qu'à l'heure actuelle tout est mis en œuvre, affirme le porte-parole de la Monusco. "Toutes les bases de la Monusco dans le grand nord ont été renforcées. Les hélicoptères d'attaques de la Monusco ont été dépêchés en renfort sur les lieux. Et plus que jamais, nous allons mettre en œuvre de façon intégrale le mandat de protection des civils qui nous a été confié par le conseil de sécurité de l'Onu."

Présent ce matin à la cérémonie d'hommage à ces Casques bleus, le représentant adjoint du secrétaire général de l'ONU en RDC David Gressly a indiqué que cette attaque ne va pas décourager la mission des Nations unies dans sa lutte contre les groupes armés  et que cette mission va tout faire pour restaurer la paix en RDC. L'Union européenne dénonce elle aussi une attaque inacceptable, et appelle les autorités congolaises à mener une enquête afin que les responsables répondent rapidement de leurs actes devant la justice.

Cette attaque est la plus meurtrière contre la Monusco déployée en RDC depuis 1999 et la pire contre une force de l'ONU depuis la mort de 24 Casques bleus pakistanais en Somalie en juin 1993.