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"Il y a eu un recours excessif à la force" (MONUSCO)

25 janvier 2018

La mission de l'ONU en RDC estime que les forces de sécurité congolaise ont réprimé trop violemment la manifestation du 21 janvier. Dans le même temps, elle dit avoir placé plusieurs personnes sous sa protection.

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Demokratische republik Kongo UN Friedensmission Monusco
Image : picture-alliance/dpa/M. Kappeler

Face à la montée des tensions politiques en RDC, la Monusco promet de continuer à protéger la population civile.

La Monusco appelle toutefois les forces de sécurité congolaises à faire preuve de retenue et à respecter les droits du peuple congolais à la liberté d'expression et de réunion pacifique.

Dans une conférence de presse qui s'est tenue ce mercredi à Kinshasa, la porte-parole de la Monusco , Florence Marchal, a rappelé que le maintien de la sécurité relevait de la responsabilité du gouvernement congolais.

Celle-ci a toutefois précisé que plusieurs personnes ont été placées sous la protection de la force militaire de l'ONU en attendant que la tension s'apaise.

Florence Marchal a précisé qu'il s'agissait d'une centaine de manifestants du quartier Kingabwa dans la commune de Limete.

RDC Kongo Viertel Limete
Dans la commune de LimeteImage : Getty Images/AFP/J. Kannah

Des relations houleuses avec le gouvernement

Il est de notoriété publique que les relations entre la Monusco  et le gouvernement congolais ne sont pas très bonnes. Florence Marchal, la porte-parole de la Monusco , a rappelé que la force onusienne avait "des équipes déployées dans certains endroits que nous avions identifiés comme étant potentiellement à risque et nous avions également des équipes mobiles. Les observations de cette journée du 21 janvier nous montrent qu'à certains endroits, les marches ont été dispersées par les forces de sécurité et de défense congolaises. Il y a eu recours excessif à la force."

Pour sa part, le directeur du bureau conjoint des Nations unies aux droits de l'Homme, Abdoul Aziz Thioye, a expliqué qu'en 2017, l'ONU a répertorié près de 6.500 violations des droits de l'Homme en RDC, soit une augmentation de plus de 25% par rapport à 2016.

Des équipes onusiennes brutalisées

Abdoul Aziz Thioye est revenu sur les difficultés rencontrées par son équipe durant les évènements du 21 janvier dernier :

"Contrairement au 31 janvier ou nous étions confrontés à des difficultés d'accès à des morgues, à des hôpitaux et à des lieux de détention, cette fois-ci, pour le moment, nous n'avons pas ces difficultés. Nous avons été plus confrontés à une agressivité, une action hostile de certains membres de la police et certains membres des unités de l'armée qui étaient déployés dans le dispositif de sécurité mis en place autour des marches qui, en certaines occasions, ont brutalisé certaines de nos équipes ».

Hier, le cardinal Monsengwo a interpellé à nouveau les autorités après la répression sanglante des marches du 21 janvier. Dans un message lu devant la presse, l'archevêque de Kinshasa s'est interrogé sur la conception qu'ont les autorités congolaises du pouvoir. Il s'est demandé si la RDC était devenu une "prison à ciel ouvert".