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La mission de la Ligue arabe en Syrie

27 décembre 2011

Arrivée à Homs, en Syrie, des cinquante observateurs de la Ligue arabe. Homs est située à 150 km au nord de Damas. C'est la troisième ville du pays et l'un des bastions de la contestation contre le président Assad.

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A Syrian immigrant holds a crossed out depiction of Syrian President Bashar al-Assad during a rally against his regime in front of the Syrian embassy in Belgrade, Serbia, Friday, Dec. 23, 2011. (Foto:Darko Vojinovic/AP/dapd)
Image : dapd

Rien qu'au cours des dernières 24 heures, une trentaine de personnes y auraient été tuées, selon l'Observatoire syrien pour les droits de l'homme… Depuis le début du mouvement de contestation à la mi-mars, 5000 personnes ont été tuées en Syrie, selon les estimations des Nations unies. L'opposition doute que les observateurs de la Ligue arabe puissent enquêter librement dans le pays.

Après neuf long mois de manifestations brutalement réprimées, la mission de ces 50 observateurs est pourtant claire : ils doivent vérifier sur le terrain l'application par le régime syrien d'un plan de sortie de crise. Talaa al-Saud al-Atlasy, observateur envoyé par le Maroc :

« Notre tâche en Syrie est d'observer dans quelle mesure le pays remplit ses engagements. La Syrie a entre autres assuré qu'elle retirerait ses forces armées, que les médias pourront travailler normalement et que les prisonniers politiques seraient libérés. C'est de cela dont il s'agit…»

Pour ce faire, les observateurs de la Ligue Arabe seront répartis en équipes de dix. Selon la télévision syrienne privée Dounia, proche du pouvoir, les observateurs arabes doivent se rendre ensuite à Hama dans le nord et à Idleb dans le nord-ouest du pays.

C'est au lendemain de graves violences que le gouverneur de Homs, Ghassane Abdel Al, a reçu ce matin la mission de la Ligue arabe. Et c'est dans ce fief de la contestation que les observateurs doivent commencer leur mission. Les observateurs se sont rendus en fin de matinée dans le quartier de Bab Sebaa, où ils "ont évalué les dégâts faits par les groupes terroristes." Les autorités syriennes affirment toujours que les violences sont le fait de groupes "armés" ou "terroristes" qui tenteraient de déstabiliser le régime.

Par ailleurs, l'armée syrienne a retiré une douzaine de chars tôt ce matin d'un autre quartier de Homs, Baba Amr, où, selon des militants, plus de trente civils ont été tués hier par les forces gouvernementales. Mais l'armée aurait caché d'autres blindés à l'intérieur de bâtiments gouvernementaux, affirment encore des militants contre le régime. Ils doutent que les autorités syriennes laissent les observateurs faire correctement leur travail. Comme par exemple Bourhan Galioun, opposant syrien en exil :

« Aujourd'hui on a appelé les observateurs dans leur hôtel à Homs et leur avons demandé pourquoi ils ne sont pas allés dans le quartier de Baba Amr, dans le centre ville…Ils ont répondu : »on ne nous donne pas les moyens logistiques pour aller vers Baba Amr ! »

En tout, ce sont 150 observateurs qui sont attendus en Syrie au cours des prochains jours. Le gouvernement de Damas assure que tout sera fait pour faciliter leur mission.

Auteur : Philippe Pognan
Edition : Marie-Ange Pioerron