La malédiction de Sisyphe...
23 novembre 2009Une nouvelle course aux subventions est-elle lancée en Europe ? s'interroge la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Les hommes politiques allemands n'en veulent pourtant pas, le Commissaire européen à l'Industrie, Günter Verheugen, non plus. On est quand même en droit de douter. Car le scénario le plus réaliste ressemble à ceci : monsieur Reilly va continuer à faire monter la pression sur les hommes politiques ou va les embobiner.
Son confrère, la Frankfurter Rundschau, voit une grande chance dans le sommet à Bruxelles des Ministres de l'Économie des pays européens abritant des usines Opel. L'occasion de faire comprendre à monsieur Reilly que l'Europe, ce n'est pas un Far West où l'on peut disposer à sa guise des gouvernements, des employés et des fonctionnaires. Dans le même temps, l'obséquiosité de certains pays européens envers GM pour la sauvegarde de leurs intérêts nationaux est parfaitement contre-productive et rend plus difficile encore la mise en place d'une solution européenne nécessaire.
Dans ce contexte, les quotidiens reviennent aussi sur la prolongation du chômage partiel. Ce n'est pas une panacée, lance die Welt. Cette mesure est limitée dans le temps et elle coûte cher... Les hommes politiques devraient commencer à élaborer d'autres scénarios au lieu de continuer à maintenir artificiellement en vie des structures qui n'ont quasiment aucune chance de retrouver le même niveau d'emplois qu'avant la crise.
Si le travail est à l'honneur, la Tageszeitung constate que l'Allemagne est un pays de Cocagne pour les salaires élevés. En raison de la grande variété des niches fiscales, les plus riches ne paient qu'environ 36 % d'impôts, loin donc du taux d'imposition maximum théorique de 42 %. Le quotidien de Berlin revient aussi en première page sur le nouveau scandale des paris truqués qui secoue l'univers européen du ballon rond et relève que l'Allemagne se trouve au centre de ces activités criminelles.
Ce qui fait dire à la Süddeutsche Zeitung : les enquêteurs de Bochum méritent nos félicitations. Il y a cinq ans, lors du scandale de l'ex-arbitre fédéral Robert Hoyzer, de nombreuses pistes laissaient supposer des manipulations au niveau international. Personne ne les avait suivies. Aujourd'hui, les enquêteurs de Bochum veulent agir autrement et n'hésitent pas à aller jusqu'en Belgique ou en Slovénie. S'ils sont sérieux, on doit leur apporter toute l'aide possible dans leur travail de Sisyphe.