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La Hongrie à la dérive

4 janvier 2012

En Hongrie, des dizaines de milliers de personnes ont manifesté lundi contre la nouvelle constitution. Les éditorialistes dénoncent une dérive démocratique depuis l’arrivée au pouvoir du Premier ministre Viktor Orbán.

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La population est descendue dans la rue à Budapest lundiImage : REUTERS

La Westdeutsche Allgemeine Zeitung rappelle tout d'abord qu'en 1989, en refusant de fermer ses frontières, la Hongrie avait largement contribué à faire tomber le rideau de fer et à répandre la liberté en Europe. C'est le même pays qui dit aujourd'hui adieu aux règles démocratiques. Les médias sont sous surveillance, des membres du parti conservateur au pouvoir sont placés à des postes-clés de la justice et la Cour constitutionnelle a vu ses pouvoirs limités. L'indépendance de la banque centrale nationale est même remise en question. La « révolution nationale » de la Hongrie est plus qu'inquiétante. Elle va à l'encontre de tous les principes que l'Union européenne représente.

Symbolbild Ungarn Forint Währung Münze
A cause de la chute du forint, la dette publique a augmenté et dépasse 82% du PIBImage : picture-alliance/dpa

La situation intérieure de la Hongrie est alarmante, estime de son côté le Tagesspiegel. Il y a deux ans, Viktor Orbán avait remporté les élections grâce à l'espoir de la population de le voir sortir le pays de son déficit public et redonner des bases solides à une société qui manquait de confiance. Mais rien de tout cela n'est arrivé. La monnaie hongroise, le forint, est en chute libre et la dette publique augmente. De plus, Viktor Orbán a complètement isolé la Hongrie au sein de l'Europe.

Ungarn Premierminister Orban
Le parti de Viktor Orbán, le Fidesz, avait remporté les législatives en 2010

Le Premier ministre a de moins en moins de soutien dans la population, mais il poursuit son chemin de façon imperturbable, note la Süddeutsche Zeitung. Qui ose critiquer sa politique est un ennemi de la Hongrie, un ennemi de la nation. Et il est quasiment impossible aujourd'hui de faire chuter Viktor Orbán par des moyens démocratiques : le système parlementaire a été modifié à son avantage et il a mis tant de ses partisans à des postes-clés qu'il n'y a plus de résistance de l'intérieur.

Orbán veut une véritable rupture, écrit la Tageszeitung. Sous son gouvernement, tout doit être changé, non seulement la constitution, mais aussi le nom du pays. La République de Hongrie devient tout simplement la Hongrie. On dirait la mise en place d'une dictature. Mais on n'en est pas encore là. Tant que des dizaines de milliers de personnes manifesteront contre le gouvernement, il n'y aura pas de dictature en Hongrie.

Auteur : Aude Gensbittel
Edition : Fréjus Quenum