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La Guinée-Bissau vote pour la stabilité

Johannes Beck / Delphine Schiltz11 avril 2014

Les électeurs sont appelés à élire les membres du parlement et un nouveau président. Le pays est dirigé actuellement par des autorités de transition installées en accord avec les militaires putschistes en 2012.

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Wahlen in Guinea-Bissau
Image : picture-alliance/dpa

Normalement, ces élections auraient dû se tenir après le coup d'Etat militaire du 12 avril 2012, mais elles ont été reportées à de nombreuses reprises depuis. C’est avec eux qu’il faudra d’ailleurs composer pour établir la stabilité politique dans le pays. Depuis l’indépendance en 1974, aucun des 10 présidents bissau-guinéens n’a encore réussi à finir son mandat. On revient sur les enjeux de ces élections.

Jusqu'à présent, la campagne électorale en Guinée-Bissau s’est déroulée plutôt sereinement. Dimanche,des observateurs internationaux veillent à la bonne tenue du vote. Pourtant, la situation politique en Guinée-Bissau menace de basculer à tout moment.

Le pays ne compte plus les coups d'Etat depuis son indépendance, en 1974. L’armée refuse systématiquement de se soumettre à l’autorité des gouvernements, qu’elle juge incompétents ou affairistes. C’est donc avec ces militaires qu’il faudra composer pour espérer stabiliser le pays en 2014. Pas question par conséquent d’évoquer avec trop de hardiesse la réforme du secteur de la sécurité – théoriquement engagée depuis 2006 dans le pays. Nuno Nabiam, proche du milieu militaire, ne cache d'ailleurs pas ses réticences quant à cette réforme. Il est l’un des favoris à la présidentielle :

Wahlen in Guinea-Bissau
bulletin de voteImage : picture-alliance/dpa

« Je crois que la réforme du secteur de la sécurité est vraiment nécessaire, mais on doit bien y réfléchir. On ne peut pas mettre quelqu’un à la retraite du jour au lendemain. Les chefs militaires sont des Bissau-Guinéens qui travaillent. S'il faut une réforme, on doit d’abord en discuter. »

Deuxième enjeu électoral pour ce pays d’1,7 million d’habitants : l’économie. Malgré ses ressources minières et pétrolières, la Guinée-Bissau reste confrontée à une extrême pauvreté. 80% de la population vit avec moins d'un dollar par jour. La politologue Elisabete Azedevo-Harman insiste sur la nécessité des réformes dans ce secteur :

« Le pays a besoin de plusieurs réformes, y compris la réforme des forces armées. Mais, il faut aussi créer des emplois. La Guinée-Bissau est dévastée économiquement. Cela rend le pays très vulnérable aux activités criminelles comme le trafic de drogue »

La Guinée-Bissau est citée par les organisations internationales de lutte anti-drogue comme l'une des principales plaques tournantes du narcotrafic entre l'Amérique du Sud et l'Europe. Un commerce illégal qui se négocie avec la complicité présumée de hauts responsables de l'armée, dont son chef, le général Antonio Indjai.