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"La guerre" au Cameroun fait réagir la presse allemande

Hugo Flotat-Talon
8 décembre 2017

Les journaux reviennent sur les propos du président Paul Biya dans la crise anglophone qui secoue le pays. La presse nous emmène aussi avec des réfugiés en Ouganda et au Burkina où la forêt pourrait regagner du terrain.

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Kamerun - Proteste
Image : Reuters/TV

Les tensions et les déclarations du président Paul Biya qui veut faire "la guerre" aux terroristes ont retenu l'attention de la presse allemande cette semaine. En début de semaine, la Tageszeitung parle d'un "vieux régime" qui déclare "la guerre aux jeunes terroristes" sécessionistes des régions anglophones. "Une guerre", le mot est très dur, après la mort de dix membres des services de sécurité depuis le mois de novembre.

Pour expliquer la situation le journal revient sur l'histoire du Cameroun : un protectorat britannique incorporé dans une colonie allemande avant que celle-ci soit finalement partagée entre les Français et les Anglais, après la première guerre mondiale. Un pays encore divisé où les 25 millions d'anglophones n'ont qu'un seul représentant au gouvernement. "Le gouvernement parle des morts au sein des services de sécurité", écrit la Taz, "mais il y a aussi eu plus de 50 morts depuis octobre 2016 et des centaines de blessés à cause de ces forces de sécurité". 

Pour insister sur la complexité de ce conflit en opposition aux conclusions attives du pouvoir, ce vendredi la Taz reprend les mots de Patrice Ngagang, l'écrivain porté disparu cette semaine. "Qui sont les terroristes et qui sont les pyromanes dans ce pays", demandait-il dans les colones de nos confrères de Jeune Afrique. Une invitation à la réflexion juste avant la citation d'un écrivain. "En ce temps de fin de régne, le pouvoir est fébrile".

 

L'Ouganda peine face à l'accueil des réfugiés 

De l'autre coté de l'Afrique, direction l'Ouganda pour les lecteurs allemands, avec un long reportage de Die Welt dans le pays cette semaine. Un reportage qui remet certaines choses à leur place en terme de réfugiés et de migrations. "L'Ouganda accueille 1,4 millions de réfugiés". "C'est plus que tous les autres pays africains et dans le monde seul quatre pays accueillent plus de monde que l'Ouganda", explique die Welt en préambule. "Le pays a acquis la réputation de meilleur endroit du monde pour les réfugiés", explique die Welt, qui cite par exemple la délivrance de permis de travail, ou la mise à disposition de terres.

"Sauf que la situation se dégrade", raconte ensuite le journaliste. Il évoque l'opposition des populations locales qui ont aussi des problèmes, le manque de place et surtout le manque d'aide internationale. "L'Europe demande à ce que les réfugiés soient accueillis dans leur région d'origine, promet des aides mais dans les faits celles-ci sont données de manière très hésitante", constate die Welt. "Mais on n'a pas le choix, il faut avancer et trouver un avenir à tous les enfants qui sont-là", conclut le comissaire aux réfugiés du gouvernement.

Reboiser la forêt : la solution venue du Burkina-Faso

Karitebaum Afrikanischer Butterbaum
Image : picture alliance/blickwinkel/G. Fischer

Et puis à lire aussi cette semaine, cet espoir venu du Burkina pour la forêt. Ça peut paraître surprenant alors que la Frankfurter Allgemeine Zeitung qui nous annonce cette bonne nouvelle explique aussi que le Burkina perd des forêts chaque année. Mais l'idée ou le procédé pour reboiser est bien là. Et c'est la nature qui s'en charge ! 

Comprenez en fait, que ce n'est pas un homme ou une femme qui replante un arbre directement. La Frankfurter Allgemeine Zeitung raconte en fait que 300 parcelles de dix hectares ont été testées. "On les clôture, on laisse pousser et récolte l'herbe manuellement pour la donner aux animaux plûtot que de les laisser manger directement". Résultat, le journal nous raconte que "protégé du passage des humains, des animaux, la forêt se régénère et les terres redeviennent fertiles !"

C'est très technique mais on se rend compte aussi que l'eau pénétre mieux les sols, l'humidité bonne pour certains cultures se redéveloppe ... Il y a de l'idée à aller chercher au Burkina ! 

 

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Portrait Hugo Flotat-Talon
Hugo Flotat-Talon Journaliste au programme francophone de la Deutsche WelleHugo_FT_