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La Gauche entre dans la danse

Yann Durand18 juin 2007

Un nouveau parti, "La Gauche", réunissant néo-communistes de l’ex-RDA et déçus de la social-démocratie ouest allemande, a été officiellement créé samedi à Berlin lors d’un premier congrès commun. Le quatrième groupe parlementaire derrière l’Union, le SPD et le FDP, a nommé à la double présidence, le chef du PDS, Lothar Bisky et l’ancien ministre et ex-président du SPD, Oscar Lafontaine. Ce dernier fait figure de leader au sein d’un parti qui appelle au "socialisme démocratique". Les commentaires de la presse allemande abordent aujourd’hui largement le sujet.

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Oscar Lafontaine et Lothar Bisky, les deux présidents de "La Gauche"
Oscar Lafontaine et Lothar Bisky, les deux présidents de "La Gauche"Image : AP

Les extrémistes de droite ne sont pas les seuls à s’être nichés en nombre non négligeable au sein du parlement, écrit le quotidien Die Welt. La Gauche avec ses ailes maculées fait aussi partie depuis des années du décor parlementaire. Les formations établies, dont soudain les verts font partie, n’ont apparemment toujours pas pris conscience du danger. « La Gauche doit disparaître », « Elle n’a rien à faire en Allemagne ». Ainsi cite le journal le président des libéraux du FDP et le secrétaire générale de la CDU. Mais d’ajouter que des vœux pieux ne convertiront pas les électeurs marginaux.

Le PDS a évolué depuis 1990, croit savoir la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Contrairement à Lafontaine, qui promet une politique correspondant aux désirs de la majorité de la population, le parti gauchiste défend l’argument que la politique complaisante est révolue. Tandis que Lafontaine se targue de chasser sur les terres de l’extrême droite par son discours nationaliste, certains au PDS tentent de découvrir si les grosses dépenses sont inhérentes à une bonne politique sociale. Lors du processus de fusion ces questions ont cependant été trop peu évoquées, regrette le quotidien.

La Frankfurter Rundschau se penche elle sur Lothar Bisky, le co-président de La Gauche, dans un portrait retraçant les déboires d’un politicien de l’ex-Allemagne de l’est aux modestes talents d’orateur. Pourtant le journal lui assigne un rôle important : faire en sorte que le parti trouve sa voie sans perte ni fracas. Car très bientôt l’éprouvant débat sur le programme de La gauche va débuter. Or pour ce faire Lafontaine n’est pas le bon médiateur. On compte donc, au sein du nouveau parti, sur Bisky et Gysi pour contenir la montée en puissance du sarrois.

La Gauche a culturellement et intellectuellement peu d’argument souligne enfin la Tageszeitung de Berlin tout en reconnaissant qu’elle est indispensable pour la démocratie. Elle attire des frustrés qui sinon pourraient dériver à droite et propose une alternative à l’individualisme d’un FDP sourd à l’égalité sociale. Pour l’instant les perspectives de La Gauche sont avenantes, constate en outre le journal : Elle occupe avec crédibilité un thème laissé pour compte par tous les autres : l’équité. Elle secoue le SPD en ce qui concerne le salaire minimum et souhaite attaquer les verts sur leur terrain, pour parfaire son image de parti respectable.